ILS SE NOMMENT Youn, Bigard, Guillon, Porte, etc. Comiques autoproclamés, ils le sont sont par essence, comme d’autres sont priapiques. Ils sont drôles, rient toujours, doivent toujours faire rire. Ils ont donc pris le parti du rire, ce qui, on le comprend facilement, n’a rien à voir avec le fameux parti d’en rire de Pierre Dac.
Autres caractéristiques pour entrer dans la profondeur de leur vis comica, leurs cibles sont toujours les mêmes, bien sûr les politiques, mais, sans aller très loin. Il ne faut pas s’étonner qu’ils tombent facilement dans l’imitation laborieuse… et y restent.
Bien que sans talent, dit François L’Yvonnet, leur prétention est extrême. « Il suffit d’écouter Bruno Gaccio, par exemple, parler du "vote blanc" avec un sérieux papal. Djamel Debouzze évoque les banlieues (il en vient), les immigrés (il en est) ou le roi du Maroc (son ami). » Quant au consternant Dieudonné, son surf sur le scandale lui fait « rejoindre les ganaches de l’extrême-droite ».
Dans le sens du poil.
I
l y a plus grave. Ces actifs du boyau rigolard n’ont en fait ni ironie ni humour. Adossés en fait à une bien-pensance, ils n’invitent pas à penser comme Socrate en jouant les faux naïfs. Caressant dans le sens du poil un antiracisme qui ne mange pas de pain, ils ne rencontrent jamais l’absurdité du monde qui est inhérente à l’humour.
Ce ne sont finalement, dit François L’Yvonnet, « que des professionnels de la communication qui cherchent à mettre les rieurs de leur côté ».
Il est bien difficile de ne pas acquiescer à ces remarques corrosives, même si elles conduisent l’auteur à regretter par contrecoup la finesse du « Rire » de Bergson et à sombrer dans une nostalgie un peu déplacée en évoquant « les duels d’antan, lorsque Proust croisait le fer avec Jean Lorrain », très loin, donc, des Guignols de l’info.
Bizarrement, déplorant que les vannes atteignent toujours les mêmes, François L’Yvonnet regrette qu’on épargne les juifs ou les handicapés. Il faudra qu’il nous explique en quoi c’est follement hilarant. Par où l’on voit que les critiques des humoristes peuvent, comme leur cible, être rattrapés par le mauvais goût.
François L’Yvonnet, « Homo Comicus », Mille et une nuits, « Essais », 64 p., 9 euros.
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