Chez Henri Matisse (1869-1954), le dessin occupe une place centrale. De ses débuts, quand il s’inspire de Cézanne et de Rodin, à ce qu’il considère comme l’aboutissement de toute sa vie, la chapelle du Rosaire à Vence. À Lyon, au musée des Beaux-Arts (1), 250 œuvres exposées dans un parcours chronologique et thématique montrent la diversité technique mise au service de la recherche constante qui accompagne ses peintures et ses sculptures : crayons, fusains et estompes, gravures, plumes et encres, calames ou pinceaux adaptés aux différents papiers, à la couleur et aux volumes.
On découvre le travail sur la couleur dans la période fauve, l'interaction dessin-peinture-sculpture sur les sculptures monumentales de Dos, les portraits déconstruits puis recomposés des visages de ses modèles, qui ont une très grande importance dans son œuvre, le travail sur les séries de la nature, avec une place importante pour l’arbre, les variations autour d’un même thème (les nymphes et faunes, les odalisques, les blouses romaines, les intérieurs de Vence).
Mais le dessin seul a aussi une place, magistrale. Dans son travail des années 1940 à partir d’un dessin, visage de modèle qu’il décline, « le premier comme une matrice », il parle de succession, comme « une cinématographie des sentiments d’un artiste ». Il fera de mêmes pour les portraits de ses petits-enfants. On le suit ainsi dans l’intimité de ses ateliers à Paris, Issy-les-Moulineaux et Nice.
La mélancolie des paysages
Autre intimité, celle des paysages moins connus d’Odilon Redon (1840-1916) présentées au musée des Beaux-Arts de Bordeaux (2). Le peintre y puise la veine onirique et fantastique qui caractérise son œuvre. Ses premiers dessins sont réalisés au cours de son enfance solitaire dans le Médoc et c’est après avoir mis de côté ses fameux noirs qu’il redécouvre, dans les années 1870-1880, une certaine mélancolie dans les paysages bretons.
Avec un travail sur le motif et un dessin très précis, de très bonnes connaissances botaniques, il s’ouvre à la couleur, aux influences japonisantes et, très sensible aux effets atmosphériques, il s’abandonne aussi au rêve dans ses paysages silencieux, vides de présence humaine.
Tout comme Bordeaux pour Odilon Redon, Montpellier, au musée Fabre (3), célèbre l'un de ses artistes, Joseph-Marie Vien (1716-1809), le maître de David. Après un séjour à Rome et un style naturaliste, il sera l’initiateur en France du retour à l’antique et du néoclassicisme, en opposition au goût pour le rocaille de l’époque. Avant de devenir Premier Peintre du roi Louis XVI.
(1) Tous les jours, sauf mardi, de 10 à 18 heures, vendredi à partir de 10 h 30, jusqu'au 6 mars. Tél. 04.72.10.41.15, www.mba-lyon.fr
(2) Tous les jours, sauf mardi, de 10 à 18 heures, jusqu’au 27 mars. Tél. 05.56.10.20.56, www.musba-bordeaux.fr
(3) Tous les jours, sauf lundi, de 10 à 18 heures, jusqu’au 21 janvier. Tél. 04.67.14.83.00, museefabre.montpellier3m.fr
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