Pour qui ne connaît pas le jargon militaire et les innombrables sigles qu'affectionne l'armée, la lecture n'est pas toujours fluide. Mais s'il ne néglige aucune précision technique, Étienne Philippon n'en compose pas moins un récit personnel, dans lequel les émotions intimes voisinent avec les considérations géopolitiques ou la simple évocation des rudes conditions de vie (sauf quand l'ordinaire s'enrichit de Carambars !). Et bien sûr l'analyse du rôle du médecin militaire.
« En opération extérieure, le soignant en armes et en tenue de combat se substitue de plus en plus souvent au militaire en blouse blanche », écrit le médecin dans son avant-propos. « Navalais » (issu de l'école du Service de santé des armées de Bordeaux) et « fier de l'être » il ajoute : « Être médecin militaire est en fait un mélange de médecin, apostolat de générosité, et d'officier, métier de droiture. »
Une définition toute théorique mais que rien ne viendra vraiment contredire dans les événements vécus sur le terrain, y compris le baptême du feu. En vertu de la doctrine du service de santé français (l'équivalent d'un SAMU allégé à moins de 15 minutes de chaque combattant et un chirurgien et un réanimateur à moins d'une heure de vol), le médecin en chef Philippon, bardé de quelque 50 kg de matériel, sera notamment associé à une opération dangereuse appelée Snakes' Nest (le nid de serpents).
Avec cet « humble carnet de route », Étienne Philippon a voulu, entre autres, « montrer aux jeunes futurs médecins militaires la réalité de ce que peut être aujourd'hui ce métier original et particulier ». Et pourquoi pas susciter des vocations ?
« Médecin en Afghanistan », Lavauzelle, coll. « Histoire, Mémoire & Patrimoine », 298 p., 26 €
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