Né à Riga en 1943, Marris Jansons, l'un des chefs les plus inspirés, est mort en 2019 à Saint-Petersbourg, victime de problèmes cardiaques. Sa carrière a été magnifique, sous les auspices de Herbert von Karajan à Berlin puis de Yevgeny Mravinsky à Leningrad, deux légendes dont il fut l’assistant avant de voler de ses propres ailes. Oslo, Pittsburgh, Munich et Amsterdam furent ses ports d’attache, mais il dirigea aussi souvent que possible les plus prestigieux des orchestres d’Europe, les Berliner Philharmoniker et les Wiener Philharmoniker. C’est avec eux que l’on suit le Letton dans ce coffret de présentation luxueuse lors de six concerts exceptionnels.
Avec les Berlinois, on retrouve deux des fameux concerts populaires joués en été dans la forêt sur la scène de la Waldbühne. En 1994 avec « Une nuit de danses et rhapsodies », programme qui enchaîne valses viennoises et musiques d’inspiration hongroise de Liszt, Brahms et Schubert. En 2002, avec la plus impressionnante collection d’«encores», ces pièces que les orchestres en tournée jouent à la fin du programme officiel. Impossible de citer les vingt compositeurs qui, de Carlos Gardel à Jean Sibelius, forment ce collier de pièces courtes avec la complicité du violoniste russe Vadim Repin.
Avec les Berliner, toujours, un des traditionnels Europakonzert du 1er mai donnés dans une capitale européenne, ici Chypre en 2017, sur une scène en plein air à Paphos, au bord de la Méditerranée, avec le clarinettiste allemand Andreas Ottensamer et le plus rafraîchissant des programmes (von Weber/ Dvorák/Brahms). Autre Europakonzert, celui de 2001 dans l’église Hagia Eirene d’Istanbul, avec le flûtiste français Emmanuel Pahud et un programme plus classique (Haydn/Mozart/Berlioz), document qui est en outre un beau témoignage de l’art religieux en Turquie. Et encore avec les Berliner, un concert à Tokyo en 2000.
Les Viennois sont quant à eux représentés par un concert au Festival de Salzburg 2012. Le soprano suédois Nina Stemme interprète sous la direction de Jansons les «Wesendonck-Lieder» de Wagner. Chaque fois, la même quête de la musicalité et du son les plus parfaits.
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