L’histoire de Mieczyslaw Weinberg épouse celle de l’Europe du XXe siècle. Né polonais à Varsovie en 1919 de parents musiciens, il réussit à 20 ans à fuir pour l’Union soviétique, alors que sa famille est exterminée. De Minsk, où il étudie la musique, à Tachkent, où il rejoint des réfugiés juifs, il commence à composer et réussit à gagner Moscou grâce à la complicité de Dmitri Chostakovitch, qui le prend en amitié. Il est malgré tout incarcéré et ne retrouvera la liberté qu’à la mort de Staline en 1953.
Sa consécration de compositeur n'arrive que dans les années 1960, ses œuvres étant créées par les grands artistes soviétiques de l’après-guerre : Kondrachine, Guilels, Oistrakh, Kogan, le Quatuor Borodine, Barchaï, Rostropovitch. La maladie de Crohn assombrit sa vie et il meurt en 1996, peu après s’être converti à la religion chrétienne orthodoxe.
Excellent orchestrateur, proche des styles de Chostakovitch et de Bartók, Weinberg laisse une œuvre très variée, comptant quelque 500 compositions. Outre une bonne soixantaine de musiques de films et dessins animés, il a composé pour tous les genres, y compris le cirque, incluant dans ses morceaux des éléments de la musique folklorique juive d’Europe centrale. Ses créations les plus populaires restent la musique du film culte de Mikhaïl Kalatozov « Quand passent les cigognes » (Palme d’or à Cannes en 1958) et l’opéra « la Passagère », d'après le roman autobiographique de Zofia Posmysz, qui vient d’être publié sur DVD, dans sa version allemande filmée au Festival de Bregenz 2010 (1 DVD Arthaus).
Récemment, on a vu paraître un nombre important de nouveaux enregistrements de sa musique symphonique, de chambre et pour instruments solistes. On a particulièrement remarqué chez ECM l’album de la Kremerata Baltica, dirigée par le violoniste letton Gidon Kremer, qui a fait beaucoup pour la réhabilitation du musicien (il a notamment enregistré ses symphonies chez Deutsche Grammophon et son arrangement des « 24 Préludes pour violoncelle seul »). Outre le magnifique « Quintette avec piano opus 18 », l’album comporte les trois « Symphonies de chambre », pour lesquelles Weinberg reçut en 1990 le Prix d'État de l'Union soviétique (2 CD ECM New Series).
Gidon Kremer encore, avec la pianiste Yulianna Avdeeva et la violoncelliste Giedré Dirvanauskalté, pour « 3 pièces pour piano et violon » et la « Sonate pour piano et violon n°6 », ainsi qu’un trio intitulé « Rêves d’une poupée op.24 ». Une parution majeure de cette renaissance, musique parfois sinistre, car imprégnée des horreurs de l’Holocauste, défendue par des interprètes étranglés par l’émotion (1 CD Deutsche Grammophon).
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