* Enragé, contestataire, irascible, colérique. Et formidable contrebassiste, compositeur, arrangeur, chef d'atelier (les fameux workshops), engagé dans la lutte pour les droits civiques. Ainsi pourrait-on résumer la personnalité charismatique de Charles Mingus (1922-1979), l'une des plus importantes figures du jazz et de la musique américaine du XXe siècle, dont on célèbre le centième anniversaire de la naissance.
Plusieurs rééditions et inédits sont présents dans les bacs. Dont « The Great Concert of Charles Mingus » (Decca/Emarcy/Universal), un coffret de deux CD (plus livret), restituant le concert donné le 19 avril 1964 à minuit au Théâtre des Champs-Élysées à Paris. Une performance marquée par l'absence de son trompettiste Johnny Coles, victime l'avant-veille lors de sa prestation Salle Wagram d'une grave hémorragie interne et hospitalisé en urgence à l'Hôpital américain. Mingus, présentant ses accompagnateurs – Eric Dolphy (flûte, clarinette basse et saxe alto), qui mourra quelques mois plus tard à Berlin à 36 ans, Clifford Jordan (saxe ténor), Jaki Byard (piano), Dannie Richmond (batterie) –, va lui rendre hommage à travers sa trompette qui trône sur une chaise sur scène. La musique, essentiellement de longues compositions originales écrites par le contrebassiste et des soli exubérants d'une richesse inventive, reflète à la perfection – avec déjà les prémices du jazz libre et improvisé qui se profile à l'horizon – l'univers mingusien, torturé, en colère, rebelle, engagé, mais aussi bouillonnant, embrasé et lumineux. Un double CD historique absolument indispensable.
* L'histoire du jazz de la seconde moitié du XXe siècle est jalonnée d'albums devenus iconiques. Comme « My Favorite Things » (Atlantic/Rhino/Warner) de John Coltrane (1926-1967), qui vient d'être réédité pour ses 60 ans dans une version double CD Deluxe stéréo/mono (plus livret). Septième album studio dans la carrière du saxophoniste ténor et compositeur, il est aussi le premier dans lequel il s'exprime au soprano (sur deux des quatre standards, dont la reprise façon valse de la rengaine de Rodgers & Hammerstein de « la Mélodie du bonheur » ), un instrument jusque-là cantonné au jazz plus traditionnel (Sidney Bechet par exemple), à l'exception de Steve Lacy. Il présente aussi la première mouture du John Coltrane Quartet : McCoy Tyner (piano), Elvin Jones (batterie) et Steve Davis (contrebasse), en attendant l'arrivée de Jimmy Garrison. « "My Favorite Things" est la composition que je préfère parmi toutes celles que nous avons enregistrées », déclara à l'époque John Coltrane dans un entretien à la revue « Jazz Hot ». Dont acte !
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