La remise en état, devenu indispensable, a repris l'esprit des musées d'anatomie du XIXe siècle en conservant aux collections une certaine densité ; 4 200 pièces sont exposées dans de grandes vitrines. Les décors peints ont été reconstitués ainsi que les liserés 1900. Les étudiants de l'École vétérinaire ont pris en charge certains travaux minutieux comme de repeindre les plaques supportant les pièces et de refaire les étiquettes à l'ancienne. « Le musée ne vit que par les étudiants, souligne Christophe Degueurce, son conservateur. Nous n'avons un gardien que deux après-midi par semaine et ils assurent de nombreuses visites. Le musée constitue un lieu de vie fédérateur où l'on vient pour se rencontrer. »
Les salles sont lumineuses mais les fenêtres neuves sont munies de stores. À la salle d'anatomie comparée, succèdent celle des grands squelettes d'animaux domestiques pour finir par l'anatomopathologie.
Les moutons à cinq pattes (et même à six) ont bien existé ainsi que les veaux à deux têtes. Les animaux ont (ou avaient) leurs maladies professionnelles : arthrose déformante du cheval de trait ou déficit en calcium de l'âne du meunier nourri au son.
Les secrets des écorchés
C'est l'occasion de rappeler la contribution de l'école d'Alfort et notamment d'Edmond Nocard, professeur de maladies contagieuses aux travaux de Pasteur. C'est à Maisons-Alfort que l'on a extrait le BCG. Pour les préparations, plâtres, modèles en papier mâchés, on faisait appel aux meilleurs spécialistes. Et ce, depuis 1766 lorsque Claude Bourgelat, fondateur des premières écoles vétérinaires, constitua à l'école d'Alfort, le cabinet du Roi qui fut à l'origine du cabinet des collections construit à partir de 1829 et donnera naissance à l'actuel musée ouvert en 1902.
Dernière étape, le visiteur pousse la porte du cabinet de curiosités traité dans des tons chauds, gris et ocre rouge. La salle est climatisée pour une meilleure conservation des écorchés dont il a fallu percer les secrets de fabrication. Préparés et momifiés à l'école d'Alfort entre 1766 et 1771, à partir de cadavres d'animaux et d'hommes par Honoré Fragonard, cousin du peintre, ce sont les clous du musée. Si certains sont à but pédagogique comme une dissection du bras humain, d'autres relèvent de mises en scène un peu macabres mais dont on a aujourd'hui percé les secrets de fabrication et de conservation. Vous n'oublierez pas de sitôt le bondissement du « Cavalier de l'Apolcalypse » ou le rictus effrayant de « L'homme à la mandibule », ni la « danse » des fœtus.
A l'occasion des Journées du patrimoine, des visites guidées du domaine de l'EnVA seront organisées (sans inscription) à 11 h, 14 h et 15 h 30. Elles débuteront à l'entrée de l'EnvA et prendront fin à la bibliothèque. Les visites commentées du Jardin botanique auront lieu à 14 h et 15 h 30 samedi et dimanche (sans inscription). Le musée Fragonard sera en accès libre samedi 19 et dimanche 20 septembre de 14h à 18h. Des conférences seront données dans l'amphithéâtre d'anatomie.
Renseignements, contacts, actualités.
Entrée par l'École vétérinaire (ouvert toute l'année), 7, avenue Charles-de-Gaulle, 94700 Maisons-Alfort.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série