* Au musée d’Orsay (1), redécouverte de la nature avec « Les origines du monde L'invention de la nature au XIXe siècle », une exposition à la croisée des sciences et des arts, en partenariat avec le Muséum national d'Histoire naturelle.
Avec le développement des sciences de la vie, les nouvelles théories de l’évolution et de nombreuses expéditions, la science frappe l'imaginaire des artistes. Aux inventaires des espèces de Linné et de la nature de Buffon, au XVIIIe, succèdent, grâce à la géologie et à l’étude des fossiles, la découverte d’un monde de millions d’années. Pour Cuvier, les disparitions d’espèces surviennent à la suite de catastrophes. Le fondateur de la paléontologie remet en cause l’absence de leur transformation au cours du temps, ce qui sera confirmé par la diversité et la variété des espèces répertoriées au cours des explorations scientifiques de Bougainville (1766), Cook (1768) et La Pérouse (1785). Le classement fondé sur la fixité des espèces ne suffit plus à rendre compte de la diversité du vivant. Avec « l’Origine des espèces » (1859) de Charles Darwin, naît la théorie de l’évolution par une sélection naturelle et sexuelle. Et l’homme s’inscrit dans un arbre généalogique qui embrasse tous les êtres vivants.
La découverte de cette diversité de la nature ne pouvait qu’inspirer les peintres, de Turner à Gustave Moreau, les sculpteurs (Fremiet), les Arts décoratifs et l’Art Nouveau (Gallé, Tiffany…). Les symbolistes (Odilon Redon, Arnold Böcklin) inventent des monstres et des hybrides. Puis, de l'évolutionnisme, on passe à l'ésotérisme et à la recherche d’une spiritualité nouvelle, du spiritisme de Kupka à la théosophie de Mondrian et au « spirituel dans l'art », que théorise Kandinsky.
Grand Nord et Brésil
* À la Maison de Victor Hugo de Paris (2), première exposition rétrospective, en 80 œuvres, du peintre voyageur François Auguste Biard (1799-1882). Avec cet artiste « fantaisiste », reconnu pour sa peinture de genre, c'est surtout le voyageur et l’explorateur que l'on retient. Et celui qui fut le premier à dénoncer l’esclavagisme, dans son fameux tableau « l'Abolition de l'esclavage dans les colonies françaises en 1848 ».
Première expédition en 1839 dans le Grand Nord. Biard participe à une mission scientifique qui l’inspirera à son retour pour ses paysages grandioses, poétiques et inquiétants et les portraits des habitants, les Samis. Sa future femme, Léonie d’Aunet, alors âgée de 20 ans, l’accompagne – avant de vivre une grande passion avec Victor Hugo – et relatera à la fin de sa vie cette épopée qui connut un grand succès. Le peintre repartira seul au Brésil pour découvrir la forêt tropicale, les animaux et plantes, les paysages et les habitants qui nourriront à son retour un récit illustré.
* Au Palais de Tokyo (3), « Anticorps », l'expérience du confinement, qui nous fait « reconsidérer l'hermétisme de nos corps », vue par 20 artistes internationaux, d'A. K. Burns à Achraf Touloub. Nos désirs de communiquer, notre recherche de nouvelles communautés et d’autres formes de sociabilité, le respect d’une juste distance qui n’est ni la suspicion ni la paranoïa, la protection devant les inégalités face aux risques, le partage d’espaces communs et, pourquoi pas, celle de l’intimité leurs œuvres.
(1) Du 15 décembre au 2 mai, musee-orsay.fr (2) Jusqu'au début d'avril maisonsvictorhugo.paris.fr (3) Du 16 décembre au 3 janvier, palaisdetokyo.com
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