Très prisé du public parisien mais pas toujours des institutions françaises officielles, qui pourraient l’inviter davantage, le chorégraphe américain John Neumeier, directeur depuis 1969 du Ballet de Hambourg, fait l'objet d'une impressionnante vidéographie. Avec ses grands ballets, « Illusions sur le Lac des Cygnes », transposition du classique de Tchaïkovski et Petipa dans l’univers de Louis II de Bavière, « Sylvia », créé pour le Ballet de l’Opéra de Paris, « La Dame aux Camélias », entré au répertoire de ce dernier. Mais aussi « la Légende de Joseph » ou « Mort à Venise », et d’autres plus rares, comme « Ondine » et « Tatiana ». Sans oublier les deux grands oratorios de Bach : « l'Oratorio de Noël » et « la Passion selon Saint-Matthieu », succès mondial créé en 1981 dans l’église Sankt-Michaelis de Hambourg.
Après le premier confinement le Ballet de Hambourg fut l’une des premières compagnies internationales à se remettre au travail, avec des conditions sanitaires draconiennes. Impressionné par la volonté et la discipline de ses danseurs, Neumeier a alors décidé de créer une chorégraphie sans substrat littéraire, fondée sur l’idée d’isolement et tout ce que peut évoquer une scène vide.
Dans la tradition théâtrale, la « Ghost Light » est une lampe qui éclaire en permanence la scène, quand elle n’est pas utilisée pour permettre aux fantômes de comédiens, chanteurs, danseurs de venir s’y produire. On retrouve cette poétique lumière symbolique tout au long des quelque 100 minutes que dure la pièce de Neumeier. Très atypique, elle révèle un chorégraphe, que l’on a l’habitude de voir raconter des histoires, évoluant cette fois dans l’abstraction. Avec tout de même un très fort substrat musical. Le pianiste français David Fray joue sur scène deux séries de pièces de Franz Schubert.
Les 55 danseurs du Ballet se partagent la scène, avec parfois des costumes d’anciens ballets, « Casse-Noisette » ou « la Dame aux Camélias », dont les personnages reviennent comme des fantômes. Une série de treize tableaux avec une chorégraphie minimaliste infiniment soignée et inspirée, filmée en octobre 2020 à Baden-Baden, dédiée par John Neumeier « À ses danseurs » (DVD et Bu-ray EuroArts).
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