* Comme nombre de batteurs, Billy Hart, 71 ans, possède une belle carte de visite, sur laquelle figurent les noms de Wes Montgomery, McCoy Tyner, Stan Getz, Miles Davis, Charles Lloyd ou encore Michel Petrucciani. Réputé pour pratiquer un jeu capable d’amplifier et d’épaissir le son de l’orchestre, il dirige, depuis 2003, un quartette imaginé à ses débuts par deux de ses acolytes, Mark Turner (saxophone) et Ethan Iverson (piano, ex-Bad Plus), qui est rapidement devenu le Billy Hart Quartet. Tourné au début vers un jazz post-hard bop, le leader et son groupe, complété par Ben Street (contrebasse), ont depuis quelques années mis au point une musique plus libre et plus ouverte, à l’image de celle qui compose « All Our Seasons » (ECM/Universal), leur dernier CD. Neuf titres originaux des membres de la formation – dont un fondé sur un classique de John Coltrane, « Giant Steps », dû au pianiste, ou encore une variation sur « Airegin », de Sonny Rollins, par Mark Turner – qui servent de ciment pour la cohésion rythmique et mélodique et de terreau pour développer des ornementations instrumentales subtiles.
* L’on retrouve le saxophoniste-ténor Mark Turner, 46 ans – déjà entendu auprès notamment de Chick Corea, Lee Konitz, James Moody, Dave Holland et Tomasz Stanko – au sein du trio Fly, une formule sans piano, comprenant Larry Grenadier (contrebasse) et Jeff Ballard (batterie), deux anciens accompagnateurs connus surtout pour avoir travaillé le pianiste Brad Mehldau. Les trois hommes viennent d’enregistrer « Year of The Snake » (ECM/Universal), un album qui explore avant tout les qualités de compositeurs des protagonistes et virtuoses et qui laisse beaucoup de place à la fois à la liberté individuelle et à l’improvisation, même canalisée, et au travail collectif. Tout l’art et l’esthétique du label allemand ECM. Fly sera en concert à Paris au Sunside, les 15 et 16 avril.
* À l’aube des années 2000, un trio suédois conduit par le pianiste Esbjörn Svensson débarque sur la scène du jazz en pratiquant alors une musique bluffante du troisième type. E.S.T, créé en 1993, et comprenant aussi Dan Berglund (contrebasse) et Magnus Öström, venait de naître au monde. Adepte d’un jazz mêlant rock (Radiohead), influence classique (Bartok), pop, électro et traditionnels nordiques, E.S.T va bousculer les codes, remporter de nombreuses récompenses internationales (une Victoire du Jazz en France), jusqu’à la mort accidentelle de son charismatique leader lors d’une sortie de plongée en 2008. À l’apogée de sa carrière, le trio avait effectué en 2007 une tournée en Asie et en Australie qui allait le conduire à enregistrer à Sydney. De ces séances demeurées inédites (neuf heures de musique), les deux membres survivants du groupe ont sélectionné sept titres, qui sont publiés pour la première fois dans « 301 » (ACT/Harmonia Mundi). Un très beau disque, qui permet de retrouver cette atmosphère, ce lyrisme, cette entente et cette cohésion ainsi que le style et la richesse d’inspiration rythmique et mélodique qui concouraient à la réputation d’un trio influent de la décennie passée.
* La scène jazz d’outre-Manche fait rarement parler d’elle en France. Le pianiste Neil Cowley et son trio – Rex Horan (Australie, contrebasse) et Evan Jenkins (batterie) – sont là pour rappeler qu’il existe aussi un jazz à la sauce anglaise, certes moins fameux et fondateur que l’historique British Rock. Et comme il fallait s’y attendre, la musique contenue dans « The Face of Mount Molehill » (Naim Jazz/Harmonia Mundi), leur dernier CD, secoue surtout le jazz anglais engoncé mais aussi bouscule les conventions par son répertoire original qui puise dans le rock (anglais, bien sûr !), les musiques de films (violons), la tradition anglo-saxonne et celtique et le jazz binaire. Un trio à découvrir absolument sur scène (Paris, New Morning, 10 mai), à mi-chemin entre E.S.T. et Bad Plus. Tonique, vivifiant et iconoclaste.
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