CRÉÉ au Hoftheater de Weimar le 23 décembre 1893, sous la direction musicale de Richard Strauss, « Hänsel und Gretel », sur un livret d’Adelheid Wette, sœur d’Engelbert Humperdinck, avec sa méchante sorcière, sa maison en pain d’épices et ses deux enfants perdus dans la forêt, voit le conte des frères Grimm transfiguré par cette musique si descriptive, à la très certaine influence wagnérienne. Mariame Clément, qui a réussi de si belles mises en scène à l’Opéra du Rhin, paraît prédestinée pour le monter au palais Garnier, pour sa première collaboration avec l’Opéra de Paris, où l’œuvre n’a jamais été présentée. Claus Peter Flor dirigera ces représentations, à la tête d’une distribution presque entièrement allemande, dans laquelle on distingue la Française Anne-Catherine Gillet en Gretel et la vétérane Anja Silja en Sorcière (1).
La référence discographique absolue de cette œuvre reste l’enregistrement de 1952 signé Herbert von Karajan, avec le scintillant Philharmonia Orchestra et les deux Elisabeth, Grümmer et Schwarzkopf, alors coqueluches de l’Opéra de Vienne. D’autres sont venus ensuite, notamment Solti, avec Brigitte Fassbaender et Lucia Popp (Decca 1978), ou Pritchard (Sony/CBS 1982), avec Frederica von Stade et Ileana Cotrubas. Récemment, la firme allemande Electrola a réédité sur CD l’enregistrement de 1974 dirigé par Heinz Wallberg, une autre référence, chantée par deux enfants, avec l’immense Hermann Prey (le Père) et Edda Moser (la Sorcière), à connaître aussi. Des quelques DVD qui sont sur le marché, le plus recommandable est celui filmé au festival de Glyndebourne 2008 de la production, où Laurent Pelly transpose le conte romantique en une histoire d’aujourd’hui de façon assez convaincante, principalement grâce aux excellents chanteurs-acteurs Jennifer Holloway et Adriaa Kucerova et un homme (Wolfgang Ablinger-Sperrhacke) irrésistible dans le rôle de la Sorcière (2).
L’autre opéra.
Beaucoup moins connu, « Königskinder », l’autre opéra d’Humperdinck, conte de fées aussi, fait son entrée au DVD avec une production de l’Opéra de Zurich (filmée en 2010), hélas un peu dévoyée pour la mise en scène mais musicalement impeccable, avec, dans le rôle du prince, le ténor star Jonas Kaufmann. Le conte d’Ernst Rosmer, alias Elsa Bernstein-Porges, une amie du compositeur, est cette fois une histoire contemporaine, même s’il s’agit toujours d’une histoire de sorcière. Créé avec succès à New York en 1910, « Königskinder » ne renouvellera pas le miracle d’« Hänsel », opéra le plus joué en Allemagne et en Autriche pendant de nombreuses années. Récemment, les hasards de l’édition discographique ont permis la confrontation entre une version historique, celle d’Heinz Wallberg (1977), réalisée avec la même équipe que « Hänsel », à savoir Klaus Florian Vogt, Juliane Banse et Christian Gerharer (3).
Avec ces deux œuvres pour tous publics, voici deux bonnes raisons de se pencher sur la musique de ce compositeur si peu joué sur nos scènes françaises.
(1) Opéra de Paris-palais Garnier (tél. 0892.89.90.90, www.operadeparis.fr), du 14 avril au 6 mai. Places de 10 à 180 euros. En direct au cinéma (UGC) le lundi 22 avril.
(2) « Hänsel und Gretel », 2 CD EMI Classics, 2 CD Electrola/EMI et 1 DVD Decca/Universal.
(3) « Königskinder », 2 DVD Decca/Universal, 2 CD Electrola/EMI et 2 CD Crystal Classic, distribution Codaex).
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