JAZZ-ROCK - Explorations et variations

Origine France garantie

Publié le 14/01/2013
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* Depuis plus d’une décennie, de très nombreux jazzmen de la jeune génération ont entrepris soit d’inclure des titres rock dans leur répertoire, soit de revisiter un univers musical, qui, jusqu’à ce début de siècle, ne méritait par forcément une oreille attentive à leurs yeux. Cornettiste, Médéric Colignon a entrepris, dans « À la recherche du roi frippé »(Just Looking Production/Harmonia Mundi) d’explorer (exploiter ?) le répertoire si particulier de l’un des plus célèbres groupes de rock progressif britannique des années 1970, le célèbre King Crimson, dirigé alors par Robert Fripp. À la tête de son groupe, Le Jus de Bocse, augmenté d’un octuor à cordes, cet explorateur, qui avait déjà traité à sa façon les compositions d’Ennio Morricone ou Miles Davis, se révèle avant tout être un étonnant architecte sonore dont le travail, ni vraiment jazz ni totalement rock, débouche sur une musique intense, contrastée, remplie de surprenantes vibrations et qui dépasse les frontières et les chapelles des genres. Un sacré brin de folie douce !

* Le saxophoniste (ténor et soprano) Frédéric Borey est un pur produit de la musique classique, un domaine dans lequel il truste les récompenses et premiers prix. Il y a une vingtaine d’années, il se tourne vers le jazz et, passionné, entreprend de devenir enseignant, tout en poursuivant une carrière soit au sein de diverses formation, soit en solo. Possédant un phrasé souple et fluide, couplé à une sonorité moelleuse, il vient de graver, aux commandes de son quintette, augmenté de deux cuivres, « The Option » (Fresh Sound New Talent/Socadisc), un beau disque fait de mélodies personnelles subtiles travaillées et léchées, qui débouchent sur une musique sans aucune aspérité, caressante et séduisante.

* Changement de décor avec le saxophoniste-ténor Samy Thiébault*. Pur produit également des meilleurs conservatoires et écoles de jazz, ses références sont proches de John Coltrane, Charles LLoyd ou Joe Henderson. Et, comme tout soliste, il aime aussi participer aux projets d’autres collègues, comme les frères Belmondo, Éric Legnini, Rhoda Scott ou encore Piérrick Pédron. Après deux CD bien accueillis par la critique, il vient d’enregistrer et de coproduire « Clear Fire » (Gaya/Abeille), à la tête de son sextette, comprenant le vocaliste Méta. Un album qui dégage une très forte énergie et un souffle onirique qui n’est pas sans rappeler par moments celui créé par Coltrane voici quelques décennies. Le tout alimenté par un groupe soudé dans une très grande cohésion, qui permet de très belles explorations et envolées lyriques sur des rythmes bien marqués.

* À la fin des années 1980, Post Image était un groupe du Sud-Ouest, dans la lignée de Sixun et Ultramarine, pratiquant une musique inspirée par le jazz fusion, créé par Dany Marcombe (basse) et Didier Lamarque (batterie). « Post Image 87/2012 » (Cristal Records/Harmonia Mundi) est une compilation qui rassemble le meilleur des huit albums enregistrés par la formation entre 1987 et 2011. Au noyau dur du groupe sont venus se greffer au fil des ans de très nombreux musiciens, mais la musique, toujours groovy, ne s’est jamais complètement démarquée de ses sources, à savoir le jazz rock et binaire, toujours hyperdynamique et hyperrythmé. Vingt-cinq ans après le courant passe encore.

* À Paris, au New Morning, le 21 février (www.newmorning.com/).

DIDIER PENNEQUIN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9209