* Acteur et réalisateur de deux longs métrages (« In the Bedroom » et « Little Children »), Todd Field a écrit le scénario de « Tár » pour Cate Blanchett. Un personnage de femme puissante, passionnée, prise dans les rets de la société et de ses systèmes de pouvoir. Lydia Tár est musicienne et a réussi à s'imposer dans un milieu très masculin en devenant cheffe d'orchestre, parmi les plus renommés. Elle prépare un enregistrement de Mahler et la publication de son autobiographie. Mais un incident avec un de ses élèves de la prestigieuse Juilliard School et ses manœuvres pour des postes au sein de son orchestre, dans lequel sa femme (Nina Hoss) est violoniste, vont noircir son avenir. Victime et bourreau, les lignes ne sont pas fixes en ces temps de culture woke et cancel (éveil et annulation). C'est ce que montre ce film fort et subtil, très actuel, dans lequel Cate Blanchett est particulièrement convaincante, ce qui lui a valu le prix d'interprétation à la Mostra de Venise et un Golden Globe. Un film qui est aussi une réflexion sur la création et l'art, avec de beaux moments musicaux.
* Acteur apprécié au théâtre comme au cinéma, Stéphane Freiss a trouvé dans l'écriture, à ce moment de sa carrière, « l’unique moyen de redonner du désir et du sens à (sa) vie ». Et c'est à un scénario le ramenant d'une certaine manière à sa famille juive, aux nombreux membres disparus pendant la Shoah, et à sa mère, qui a retrouvé une pratique orthodoxe après son divorce, qu'il a donné vie. Mais « Tu choisiras la vie » est bien un film d'aujourd'hui, autour d'une jeune fille élevée dans une famille ultraorthodoxe qui se met à douter. Tous les ans, la famille se rend dans une ferme des Pouilles pour la récolte des cédrats, fruit indispensable pour la fête juive de Soukkot. Le propriétaire de l'exploitation se bat pour sauver le domaine transmis par son père. La jeune Française (Lou de Laâge) et l'Italien (Riccardo Scamarcio) ont en commun de souffrir sous le poids de l'héritage, des traditions. Et vont peut-être trouver le courage de s'en extraire. Des personnages cernés avec sensibilité, des scènes de groupe pleines de musique et de chaleur, la lumière des paysages italiens contribuent à la réussite de ce premier long métrage.
* Réalisateur, scénariste, acteur principal, Thomas Salvador nous entraîne de son côté, pour son deuxième long métrage, « la Montagne » (sortie le 1er février), sur les hauteurs, du côté de l'Aiguille du Midi. Son personnage, un ingénieur parisien, est fasciné, comme happé, par la haute montagne. Il va y vivre, comme le spectateur, une étrange et poétique expérience. Que le cinéaste a l'intelligence de ne pas chercher à expliquer. Mais le film esquisse aussi une histoire d'amour (un joli rôle pour Louise Bourgoin) et fait passer un message écolo sur les terribles conséquences du réchauffement climatique : « Les montagnes se cassent la gueule ». Une démonstration convaincante.
* Parmi les autres films sortis cette semaine, on pourra s'intéresser à une autre histoire de musique avec « Divertimento », de Marie-Castille Mention-Schaar, avec Oulaya Amamra, inspiré du parcours de Zahia Ziouani (et de sa jumelle Fettouma, violoncelliste, jouée par Lina el Arabi), jeune fille de Seine-Saint-Denis d'origine algérienne qui va réaliser son rêve de devenir cheffe d'orchestre et fonder en 1998 dans le département un orchestre symphonique, Divertimento. « Je ne voulais pas que le film soit une succession de clichés mais qu'on puisse voir que la musique classique peut se vivre autrement qu'à travers un parcours habituel et qu'elle a sa place dans un milieu populaire », dit à l'AFP Zahia Ziouani. À découvrir également « Retour à Séoul », du Franco-Cambodgien Davy Chou, la quête des origines d'une jeune femme (Park Ji-Min) partie sur un coup de tête en Corée, où elle est née et a été adoptée mais n'était jamais revenue.
* Mercredi prochain, 1er février, vont déferler dans plusieurs centaines de salles les nouvelles aventures du plus célèbre Gaulois, « Astérix et Obélix : l'Empire du milieu », signé Guillaume Canet avec une impressionnante brochette d'acteurs, Gilles Lellouche, Vincent Cassel, Marion Cotillard, Pierre Richard, José Garcia, Orelsan et même Zlatan Ibrahimovic, pour n'en citer que quelques-uns. Les amateurs d'épouvante pourront compter sur M. Night Shyamalan, qui a concocté « Knock at the Cabin », qui clôturera dimanche le festival du film fantastique de Gérardmer (dans un chalet isolé, une jeune fille et ses parents sont pris en otage par quatre étrangers armés qui exigent d’eux un choix impossible afin d’éviter l’imminence de l’apocalypse !). Enfin, voici Tom Hanks dans « le Pire Voisin au monde », une comédie de Marc Forster d'après le best-seller du Suédois Fredrik Backman « Vieux, râleur et suicidaire. La vie selon Ove ».
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