« Miles Davis & John Coltrane - The Final Tour », sixième opus des Bootleg Series Miles Davis (Legacy/Sony Music), reflète le dernier chapitre de la collaboration entre ces deux légendes, lors d'une tournée des Jazz at the Philharmonic du producteur Norman Granz.
Ce qui est considéré par les historiens comme le First Quintet du trompettiste s'était rendu dans plusieurs pays européens en ce printemps 1960. Il comprenait, outre John Coltrane (saxe ténor), Wynton Kelly (piano), Paul Chambers (contrebasse) et Jimmy Cobb (batterie), aujourd'hui le dernier survivant (89 ans). Le coffret de 4 CD rassemble des performances données à l'Olympia de Paris (21 mars), Stockholm (22 mars) et Copenhague (24 mars), des concerts déjà largement piratés, présentés pour la première fois officiellement, plus une interview de John Coltrane.
Ce qui est musicalement spectaculaire, c'est que nous sommes au prélude d'un schisme entre l'ancien et le nouveau monde du jazz ! Alors que le leader propose une musique axée sur les standards et une partie du répertoire de son dernier album, « Kind of Blue », le saxophoniste ténor, qui venait juste de graver « Giant Steps » et s'était fait tirer l'oreille pour participer à cette ultime tournée, est déjà ailleurs. Et fait s'envoler des cascades de notes incroyables, qualifiées par certains de « sales », souvent hors tempo, plus modales qu'harmoniques et/ou mélodiques. Ce qui lui vaut d'être copieusement sifflé et hué (uniquement à Paris), et annonce la révolution du jazz en train de se préparer.
Le coffret rassemblant ces deux icones est ainsi l'un des chaînons manquants dans l'évolution du jazz. Indispensable !
Tournée éphémère et nouveauté
Voulant concurrencer son alter ego américain Norman Granz, le producteur britannique Harold Davison organise à la fin des années 1950 une tournée baptisée Jazz From Carnegie Hall, qui ne durera pas. La troupe qu'il réunit, pour la seule et unique fois, et qui se retrouve sur la scène de l'Olympia à Paris le 1er octobre 1958 est plutôt hétéroclite : un batteur local, Kenny Clarke, des Américains pour la première fois en Europe, Oscar Pettiford (contrebasse), Phineas Newborn et Red Garland (piano), J. J. Johnson (trombone), et le Danois Kai Winding. Des musiciens de très grand talent et la fine fleur du jazz d'alors, que l'on peut réentendre dans « Jazz From Carnegie - 1er oct. 1958 » (collection « Live in Paris »/Frémeaux & Associés) pour la première fois, puisqu'il s'agit d'un Live totalement inédit. Par curiosité et intérêt de l'histoire.
Sound Prints, le quintet codirigé par Joe Lovano (saxe ténor) et Dave Douglas (trompette) et qui comprend Lawrence Fields (piano), Linda May Han Oh (contrebasse) et Joey Baron (batterie), est une des formations majeures et les plus prisées de la scène jazz actuelle. La formidable cohésion et homogénéité qui y règne, appuyée et animée par ses deux leaders, transparaît et résonne dans « Scandal » (Greenleaf Music/Bertus France, à paraître le 6 avril). Au milieu de compositions originales brillantes émergent deux titres de Wayne Shorter, l'âme spirituelle du groupe, « Juju » et « Fee Fi Fo Fun », revisités avec intensité, goût de l'aventure et pertinence. À découvrir.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série