QUAND PARUT pour la première fois à Paris, au début des années 1970, dans l’Amphithéâtre de la faculté de droit de la rue d’Assas, le jeune et frêle italien Maurizio Pollini, il fallut se rendre à l’évidence : c’était un pianiste qui allait changer notre façon d’écouter Chopin d’abord, Beethoven, Schubert ensuite, puis les compositeurs du XXe siècle. Pollini est resté fidèle à Piano 4 Étoiles, qui le révéla alors, et à Paris, où, chaque saison, parfois plusieurs fois, il revient inlassablement. Quoiqu’ayant aussi enregistré pour EMI, l’essentiel de sa discographie appartient à Deutsche Grammophon, qui, à l’occasion de son 70e anniversaire et du 40e de son contrat avec eux, publie sous forme de coffrets quelques indispensables du maître italien.
En premier lieu Chopin, à qui Pollini a dédié neuf albums, tous réédités, chronologiquement, en un élégant coffret cartonné avec les couvertures d’origine (1). Le tout premier et inoubliable enregistrement des deux cahiers d’« Études », qui participât à son rayonnement mondial, paru en microsillon en 1972, y figure en bonne place, la première ! On rappelle qu’il fut en 1960 lauréat du concours Chopin de Varsovie et qu’Arthur Rubinstein, alors membre du jury, avait dit : « Ce garçon joue techniquement mieux qu’aucun d’entre nous. » Il est vrai que s’y ajoutent une élégance toute italienne et une distance intellectuelle qui, conservant à Chopin son pouvoir émotionnel, ne bascule jamais dans le sentimentalisme. « Préludes », « Polonaises », « Scherzi », « Ballades », « Nocturnes » ont suivi, réunis en ce précieux coffret trésor.
Autre coffret miraculeux, celui qui, en 6 CD, regroupe, avec le même principe de présentation, tout ce que cet artiste a enregistré d’œuvres de musique du XXe siècle. Au premier rang, les « Trois mouvements de Petrouchka » de Stravinsky, qui ont figuré longtemps au programme de ses récitals, mais aussi Prokofiev, Webern, Schoenberg, Bartók (les deux concertos avec Abbado), Nono, Debussy (inoubliable « Isle joyeuse ») et la « Deuxième Sonate » de Boulez, dont Maurizio Pollini est un ardent défenseur (2).
Pour qui voudra aborder de façon plus large l’art du pianiste, « The Art of Maurizio Pollini » est une abordable compilation faite par le pianiste lui-même de 3 CD en un album illustré (3). Y figure, pièce de choix, le Premier concerto de Chopin, celui joué lors du concours de 1960 à Varsovie, Chopin (« Études »), Stravinski (« Petrouchka »), Bach, Mozart, Liszt, Beethoven, Webern, un excellent point de départ et de découverte(3).
Enfin, dernier enregistrement paru, un concert à l’Opéra de Dresde en juin 2011 avec le prestigieux Staatskapelle Dresden dirigé par Christian Thielemann, son chef titulaire (4). Au programme, le « Concerto n° 1 » de Brahms, un cheval de bataille de Pollini, joué avec une énergie et une jeunesse d’esprit qui ne lasse pas d’étonner de la part de ce fringant septuagénaire.
(1)1coffret cartonné de 9 CD Deutsche Grammophon/Universal.
(2) 1 coffret cartonné de 6 CD Deutsche Grammophon/Universal.
(3) 1 album illustré de 120 pages, 3 CD, Deutsche Grammophon/Universal.
(4) 1 CD Deutsche Grammophon/Universal.
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