* Au Palais de la Porte Dorée, « Picasso, l'étranger » : Annie Cohen-Solal, commissaire de l’exposition, autrice d’« Un étranger nommé Picasso » (Fayard, prix Femina Essai 2021), associe l’histoire sociale et politique à l’histoire de l’art pour démontrer que la première a eu une influence déterminante sur la création de l’artiste.
Dès 1901, Pablo Picasso est fiché « anarchiste surveillé » du fait de ses fréquentations. Ses amis sont le juif Max Jacob, l’apatride Apollinaire, les collectionneurs Leo et Gertrude Stein et son marchand le juif allemand Daniel-Henry Kahnweiler, qui vend ses toiles cubistes en Europe de l’Est et aux États-Unis. Ils disparaissent lors de la première guerre mondiale. Picasso est alors classique, surréaliste et figuratif, pour les ballets russes, l’aristocratie française et les républicains espagnols. « Guernica » devient en 1937 le symbole de la résistance à tous les fascismes. Il est donc en danger en 1940 et dépose une demande de naturalisation française, qui est refusée car « suspect du point de vue national ». En 1948, après le don de six tableaux aux collections publiques françaises, il reçoit le statut de « résident privilégié ». Dix ans plus tard, quand Georges Pompidou lui propose la nationalité française, il ne répond pas. Étranger cosmopolite, il part vivre dans le Midi. (Jusqu'au 13 février, palais-portedoree.fr)
* Au Centre Pompidou, « Baselitz. La rétrospective ». Georg Baselitz, né en 1938 dans l’Allemagne nazie, passe en 1957 à Berlin Ouest, exclu de ses études d’art pour manque de « maturité socioculturelle » lorsqu’il s’inspire de Picasso. « Je suis né dans un ordre détruit, un paysage détruit, un peuple détruit, une société détruite. Et je n’ai pas voulu réinstaurer un ordre ; j’avais vu assez de soi-disant ordre. J’ai été contraint de tout remettre en question, d’être "naïf", de repartir de zéro… Je suis brutal, naïf et gothique. »
Il est inspiré par Edvard Munch, Antonin Artaud, Otto Dix, les surréalistes, l’expressionnisme allemand, le maniérisme qui « déforme les choses ». Ses personnages errent dans des espaces dévastés, les corps sont écorchés et les tableaux « fracturés » évoquent des destins tragiques dans une Allemagne divisée. Le renversement complet du motif dans ses peintures devient sa marque de fabrique. Sa première sculpture, présentée en 1980 à la Biennale de Venise, crée un lien entre la sculpture tribale africaine, qu’il collectionne, l’art brut et la sculpture en bois de l’Allemagne médiévale. Après un travail de mémoire sur son enfance et le cycle « Remix », où il revisite son œuvre, il se confronte à son vieillissement, avec un corps usé disparaissant dans l’obscurité. (Jusqu’au 7 mars, centrepompidou.fr)
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