À l'initiative du producteur et imprésario américain Georges Wein et de son associée française Simone Ginibre, la Grande Parade du Jazz de Nice, installée dans les arènes de Cimiez, a, entre 1974 et 1994, vu défiler quasiment tous les jazzmen vivants. Tous styles et toutes générations confondues, elle a aussi été l'occasion de découvrir de nouveaux talents et de graver en direct des moments devenus inoubliables et pour la plupart inédits. Comme certains de cet été 1978,publiés pour la première fois par le label français Black & Blue (Socadisc). Trois saxophonistes-ténors, dont deux de légende, et deux trompettistes figurent au programme, avec pour dénominateur commun les fondamentaux du swing. Le vrai !
En matière de swing, le saxophoniste Illinois Jacquet (1922-2004) s'y connaissait. Ancien sideman chez Lionel Hampton et surtout Count Basie, le ténor s'est produit à quatre reprises cette année-là, accompagné notamment de son alter ego Eddie Davis, de Hank Jones (piano) ou de Clark Terry (trompette), pour un vrai « déménagement » musical et des échanges fructueux chargés d'une réelle intensité. Une vraie leçon de swing !
Que l'on retrouve avec Eddie « Lockjaw » Davis (1922-1986), également partenaire chez Count Basie. À la tête de diverses formations interchangeables, où figurent Hank Jones, Harry Edison (trompette), Vic Dickenson (trombone), il met toute la puissance de son souffle chaud à célébrer la mélodie et la fureur des improvisations.
Secondé par plusieurs rythmiques talentueuses (avec Jo Jones, batterie et l'inusable Hank Jones), le saxophoniste français Guy Lafitte (1927-1998), portait lui aussi très haut la marque du swing et son amour pour Coleman Hawkins. Le redécouvrir sur des standards aux tempos variés, voire en tandem avec Illinois Jacquet, est un régal pour les oreilles.
Parmi les autres perles rares d'une année magnifique figurent deux trompettistes : Harry Edison et Jonah Jones. Le nom de Harry « Sweets » Edison (1915-1999) a été longtemps associé au grand orchestre de Count Basie (entre 1938 et 1950), avant de s'installer sur la West Coast et de devinir un brillant musicien de studio. Mais en cette année 1978 à Nice, accompagné de merveilleux anciens de chez Count, Eddie Davis et Illinois Jacquet, de l'omniprésent Hank Jones, ou de Guy Lafitte, il met le feu aux poudres avec un jeu d'une rare fougue. Le tout couplé à une sonorité éclatante.
En débarquant à Nice cette même année, le très méconnu Jonah Jones (1909-2000) est affublé d'un surnom, « King Louis II », en référence à Louis Armstrong. Pour cet ancien de chez Cab Calloway, Fletcher Henderson ou Benny Carter, c'est plus la reconnaissance de son jeu incisif et souvent inspiré qu'une simple moquerie. Il suffit de l'écouter avec attention lors de ses six interventions pour se rendre compte à quel point, si la sonorité Louis Armstrong lui sied parfaitement, il développe un phrasé très personnel, plein de subtilités.
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