OBEPI EST une enquête épidémiologique triennale nationale sur le surpoids et l’obésité chez l’adulte (1). Après ceux de 1997, 2000, 2003 et 2006, ceux de 2009 sont maintenant disponibles. Cette enquête déclarative, réalisée sur un panel de plus de 25 000 personnes, donne une bonne représentation de l’évolution du poids dans la société française.
En 2009,31,9 % des Français adultes étaient en surpoids (IMC ≥25 kg/m2) et 14,5 % étaient obèses (IMC ≥30 kg/m2). En 1997, la prévalence était respectivement de 29,8 et 8,5 %. La prévalence de l’obésité massive (IMC › 40) qui était de 0,3 % en 1997 est passée à 1,1 % en 2009. Constatation peu encourageante qui doit cependant être tempérée par le fait que l’augmentation qui était de 18 % tous les 3 ans depuis 1997, n’est plus que d’environ 10 % depuis 2003. Pour le Pr Krempf, « ces chiffres traduisent une progression constante qui nécessite d’intervenir, mais ce n’est pas une explosion aussi forte que celle que l’on pouvait craindre comparativement à ce qui est observé aux États-Unis. »
La prévalence de l’obésité augmente parallèlement à l’âge jusqu’à 65 ans : 10,4 % (25-34 ans), 13,9 % (35-44 ans) et 19,8 % (55 - 64 ans), cependant, l’obésité a tendance à être observée de plus en plus tôt. Elle est plus fréquente chez les femmes (15,1 %) que chez les hommes (13,9 %). Si une progression est notée partout en France, il existe de grandes disparités selon les régions : plus élevée dans le Nord (20,5 %) et dans l’Est (17 %). L’évolution depuis 1997 est aussi très variable : de +44,2 % dans la région Sud-Est à +88,6 % dans la région parisienne. La prévalence de l’obésité varie grandement en fonction de la catégorie socioprofessionnelle (CSP) : 18 % chez les agriculteurs, 16 % chez les ouvriers, 11 % dans les professions intermédiaires et 8 % chez les cadres supérieurs. Enfin, la proportion de sujets présentant des facteurs de risque cardio-vasculaire a augmenté régulièrement depuis 1997 et ce d’autant plus que l’IMC est élevé. En cas de surpoids ou d’obésité, la prévalence de l’hypertension artérielle est multipliée par 2,5 et 4, respectivement, celle de la dyslipidémie par 2 et 3 et celle du diabète par 3 et 7. De plus, la prévalence de l’association de ces trois facteurs de risque a augmenté depuis 2000. En 2009, elle est 12 fois plus élevée chez les sujets ayant un IMC › 30 que chez les sujets ayant un IMC ≤25. Une progression évidente de l’obésité et des comorbidités associées est donc constatée depuis une dizaine d’années.
Une amélioration plus nette chez l’enfant.
Une autre enquête importante est celle menée chez les enfants en grande section de maternelle (âgés de 5-6 ans) en 2005-2006 par la DREES (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) (2). Par rapport à la précédente effectuée en 1999-2000, un recul du surpoids et de l’obésité est noté : le pourcentage d’enfants en surpoids est passé de 14,4 % (dont 3,4 % d’obésité) à 12,1 % (dont 3,1 % d’obésité). Cette tendance est à peu près similaire chez les garçons et les filles. La prévalence du surpoids et de l’obésité varie comme chez les adultes en fonction de la CSP des parents. La prévalence du surpoids est de 8,6 % chez les enfants dont le père est cadre contre 13,9 % chez ceux dont le père est ouvrier. L’obésité suit la même tendance, respectivement 1,2 et 4,3 %. Ces valeurs reflètent les habitudes de vie (alimentation, sédentarité) déjà marquées à cet âge. Par rapport à 1999-2000, le recul du surpoids et de l’obésité est moins marqué dans les ZEP (-8 % et -9 %) qu’en dehors des ZEP (-17 % et -24 %). Une très grande disparité selon les régions est également notée. Une forte prévalence de surpoids est observée dans l’Est, dans le Nord et en Corse (14 à 15 %). La plus faible prévalence est constatée dans en Pays-de-Loire ainsi que le remarque le Pr Krempf : « dans notre région, la prévalence de surpoids est passée de 10,6 % à 6,6 % entre 2000 et 2006. Celle de l’obésité est restée stable : 1,7-1,8 %, mais nous avions déjà une faible prévalence par rapport à la moyenne nationale. Ces chiffres sont difficiles à interpréter, j’espère qu’ils sont le résultat des actions qui ont été entreprises auprès des enfants : campagne de prévention, petits-déjeuners pédagogiques… Le soutien au programme du PNNS est nécessaire. Des résultats ont été obtenus, mais ils sont encore insuffisants. La communication sur l’importance de la nutrition et de l’activité physique, efficace chez les enfants, doit être poursuivie. Après les PNNS 1 et 2, le lancement du PNNS 3 en mai 2010, est une très bonne chose. »
D’après un entretien avec le Pr Michel Krempf - CHU Nantes.
(1) OBEPI Roche 2009 : Enquête épidémiologique sur le surpoids et l’obésité. Disponible sur www.roche.fr
(2) Guignon N et coll. La santé des enfants en grande section de maternelle en 2005-2006. DREES. Etudes et résultats n° 737 sept 2010
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