Représentations et vécus

Réflexion sur la ville

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Publié le 14/10/2019
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Des villes, Richard Sennett sait à peu près tout. Sociologue, professeur à la prestigieuse London School of Economics et à l'université de New York, il consacre à la ville, avec « Bâtir et Habiter », le dernier volet d'une trilogie, après « Ce que sait la main » (sur l'artisanat, 2010) et « Ensemble » (plaidoyer pour la coopération, 2014), tous parus chez Albin Michel.

L'ouvrage creuse de façon intéressante l'opposition française entre ville et cité. La première correspond plus à une réalité physique, la seconde est « une représentation mentale faite de perceptions, de comportements et de croyances ».

Pour compliquer un peu les choses, l'opposition s'estompe lorsque le français nomme « cités » les tristes banlieues périphériques. Richard Sennett insiste sur les différents « vécus » qui animent la cité, existence d'une conscience collective, aspiration à une citoyenneté, conflits de classes s'incarnant entre centre et périphérie.

On peut penser aux conflits qui animent la capitale française lorsque l'auteur écrit que « les valeurs de l'urbaniste et celles des citoyens ne s'accordent pas nécessairement ». C'est le cas lorsque les individus refusent de partager l'espace avec des voisins qui ne leur ressemblent pas.

Albin Michel, 416 p., 26€

A. M.-S.

Source : Le Quotidien du médecin