« Le Diable n'existe pas » et autres films à l'affiche

Réflexions pour le temps présent

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Publié le 03/12/2021
Dans un programme riche et varié, mention spéciale pour « le Diable n'existe pas », de l'Iranien Mohammad Rasoulof.
« Les Choses humaines »

« Les Choses humaines »
Crédit photo : J. PRÉBOIS/GAUMONT

À l'approche des fêtes, les films nouveaux  se bousculent. Il y en a pour tous les goûts. Cette semaine, on ne manquera pas, bien sûr, « Madres Paralelas », de Pedro Almadovar, avec Penelope Cruz, sacrée meilleure actrice à Venise, sur la maternité et sur les morts de la guerre civile restés sans sépulture. Ni « les Choses humaines » d'Yvan Attal d'après le livre de Karin Tuil, qui tourne autour de la question du consentement (un jeune homme de bonne famille accusé de viol, avec Ben Attal et Charlotte Gainsbourg). Mais aussi « Animal », de Cyril Dion (le périple de deux jeunes militants pour le climat pour comprendre les risques de la 6e extinction massive), « SOS Fantômes : l'héritage » (les aventures des descendants des chasseurs de fantômes de 1984), « la Méthode Williams », avec Will Smith dans le rôle du père des championnes de tennis Venus et Serena. Et mercredi prochain, entre autres, « Où est Anne Franck ! », film d'animation d'Ary Folman, et « West Side Story » version Spielberg.

Dans cette abondance, on espère que « le Diable n'existe pas », Ours d'or du festival de Berlin 2020, retiendra l'attention des cinéphiles. Une belle et intelligente réflexion sur l'engagement, le courage de désobéir, la responsabilité individuelle dans un régime totalitaire, pour laquelle le réalisateur  Mohammad Rassoulof a dû lui-même ruser avec les autorités iraniennes. Son film de 2h30 comporte ainsi quatre histoires, avec un fort lien entre elles, soit quatre courts métrages pour ne pas attirer l'attention de la censure, tournés avec d'extrêmes précautions. Soit quatre personnages dont le destin et celui de leur entourage est lié à leur obéissance ou non à l'autoritarisme, et pour deux d'entre eux la participation ou non à des exécutions d'opposants. Mais rien de théorique dans le récit, on est au plus près de l'humain, des questionnements de l'individu, avec un arrière-plan qui s'élargit de la ville à de magnifiques paysages synonymes de liberté.

Renée Carton

Source : Le Quotidien du médecin