Difficile de faire une exposition sur Freud, lui qui a voulu ne considérer que la parole, au détriment de l’image. Jean Clair, grand historien d’art et membre de l’Académie française, fort des succès de plusieurs expositions abordant la figure de Freud (en particulier, à Paris, « Mélancolie » et « L’Âme au corps », avec le neuroscientifique Jean-Pierre Changeux), retrace le parcours du médecin viennois avec une iconographie de choix des artistes de son temps, Paul Richer, Rodin, Klimt, Schiele, Dali, Magritte, Picasso… jusqu’à Rothko.
L'exposition s’attache à son cheminement scientifique de chercheur en biologie et neurologie pendant trente ans, le replaçant dans le contexte médical de l'époque. Freud suit l’enseignement de Charcot à la Salpêtrière (« Une leçon clinique à la Salpêtrière », d'André Brouillet), s'intéresse à la philosophie, aux sciences naturelles et à l’évolutionnisme, relit Darwin et Haeckel. Dans sa collection de figures antiques, il cherche les secrets des religions primitives plus que le plaisir artistique, qu’il ignore, bien qu’il ait consacré des essais à Leonard de Vinci et Michel Ange. « Le concept du beau a ses racines dans le terrain de l’excitation sexuelle », écrivait-il.
Les travaux de Freud sur la sexualité entraîneront dans les années 1930 la dissolution de la Société de psychanalyse. À noter que Lacan, qui possédait « l’Origine du monde », le tableau de Courbet, avait fait recouvrir le sexe féminin d’un cache qu’il avait demandé à André Masson.
L’interprétation des rêves est, avec la parole, la voie royale d’accès à l’inconscient. Les travaux de Freud seront déterminants pour le surréalisme. Lui qui se disait athée développe en fait une méthode fondée sur l’écoute et l’interprétation dans la lignée du Talmud. Il voulait que la psychanalyse soit universelle et non considérée comme « une science juive » et, à la fin de sa vie, dans son « Abrégé de psychanalyse », il l’insère dans une perspective ouverte. « Notre victoire n’est pas toujours certaine (...) L’avenir nous apprendra, espérons-le, à agir directement, à l’aide de certaines substances chimiques (...) Peut-être découvrirons-nous d’autres possibilités thérapeutiques encore insoupçonnées. »
Jusqu'au 10 février. Tél. 01.53.01.86.65, www.mahj.org
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