Réglementation anti-dopage : un « code de la route » pas compliqué à appliquer

Publié le 03/07/2014
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La médecine du sport de haut niveau, le Dr Éric Bouvat ne connaît que cela. Cet ancien kinésithérapeute et moniteur de ski s’est occupé de l’équipe de France d’athlétisme pendant 15 ans, avant de devenir médecin de l’équipe de France de patinage de vitesse puis de l’équipe cycliste « Chazal » qui deviendra AG2R-La Mondiale, équipe qu’il quittera momentanément entre 1997 et 1998 pour fuir une « période trouble du cyclisme » dont le point d’orgue fut le scandale de l’affaire Festina.

Depuis, des évolutions indispensables dans la lutte anti-dopage commencent à porter leurs fruits. Désormais, « ce sport est plus sain. On a les mêmes types de coureurs, le même système de fonctionnement. Mais aujourd’hui, notre équipe surnage un petit peu alors qu’avant elle sous-nageait. C’est de nouveau possible d’être compétitif en respectant les règles. Avant ça ne l’était plus », confie-t-il. Expert auprès de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), le Dr Bouvat considère que la réglementation antidopage actuelle n’a rien de bien compliqué pour un médecin. « Les gens qui se plaignent, le font pour des choses que la médecine ne nous a jamais enseigné », déclare-t-il. « Pour traiter un sportif, il faut tenir compte de la législation antidopage, c’est le code de la route, ça ne m’empêche pas de pratiquer. J’ai toujours fait de la médecine simple, de la médecine pure et dure. Quand il y avait des médicaments interdits, il y en avait toujours d’autres en remplacement possible à utiliser. Je ne me suis jamais senti limité dans ma pratique », souligne le Dr Bouvat. « J’ai une valise personnelle où j’ai tout en petite quantité y compris des médicaments d’urgence parmi lesquels il va y avoir des produits interdits. J’ai aussi une valise de réserve dans le camion qui va d’étape en étape pour avoir des médicaments de médecine générale en quantité suffisante car nous sommes itinérants et les pharmacies peuvent être fermées ou nous pouvons être logés trop loin. Pour faciliter les choses nous avons droit à cela », explique le praticien.

« Quand un sportif est malade et qu’on a pas de quoi le soigner pour le guérir, de toute façon, il ne peut pas concourir, donc ça ne pose pas de problème. Par exemple, pour une sinusite aigue avec de la température, pour traiter on utilise souvent des corticoïdes, mais c’est interdit. Mais avec une telle pathologie qui engendre des maux de tête et 40 de fièvre, vous n’avez rien à faire sur un vélo », poursuit le responsable médical de l’équipe AG2R.

S. S

Source : Le Quotidien du Médecin: 9340