Mobilité électrique

Renault sonne la charge

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Publié le 05/03/2020
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La marque au losange et sa sœur low cost préparent une vaste offensive électrique. Le point culminant sera atteint au premier semestre 2021 avec la Dacia Spring Electric, qui devait effectuer ses premiers pas à Genève (le salon, prévu du 5 au 15 mars, a été annulé pour cause de risque d'épidémie SARS-CoV2).

Spring Electric

Spring Electric
Crédit photo : PHOTOS DR

Morphoz

Morphoz
Crédit photo : DR

L'AMi électrique

L'AMi électrique
Crédit photo : DR

Renault ne baisse pas les bras. Si les résultats financiers n’ont pas été à la hauteur des espérances en 2019 et si l’hypothèse de fermeture d’unités de production n’est pas totalement écartée, l’ambition reste intacte et les projets nombreux. C’est bien connu, la meilleure défense reste l’attaque.

Genève ou pas Genève, où Renault avait prévu de sortir la grosse artillerie, la grande offensive électrique annoncée aura bien lieu. Lancée voici quelques mois, la Zoe ne sera bientôt plus seule à porter la bonne parole de l’électrification. Nécessité fait loi. L’entrée en vigueur des nouvelles normes WLTP (consommation et émissions de polluants) au 1er mars ne change rien à l’affaire.

Avec la Zoe, la marque au losange avait déjà un pied dans la place. Mais sa seule présence ne suffit évidemment pas à répondre aux attentes du gendarme bruxellois, accroché à ses 95 grammes de C02 comme la moule à son rocher.

La Clio hybride et le Captur Plug-in présentés à Bruxelles au mois de janvier n’étaient qu’une mise en bouche. Aujourd’hui, c’est la Twingo ZE, dotée d’un moteur électrique de 61 kW (81 ch), batterie de 21,3 kWh, qui monte au créneau. Commercialisée à l’automne en quasi simultané avec la nouvelle Sandero annoncée à Paris, elle emboîtera le pas aux versions E-Tech (Clio, Captur, nouvelle Mégane), ainsi qu’aux Espace et Talisman réactualisées, programmées pour le printemps et le mois de juin.

Le futur de Dacia

Introduite en Europe il y a 15 ans avec la Logan et auréolée de 6,5 millions de clients, la marque Dacia ne restera pas à quai. À l’instar de ses cousines de l’Alliance, elle s’apprête à franchir le Rubicon de l’électrique. Le concept Spring Electric qui devait faire son coming out en Suisse, préfigure clairement l’entrée en scène d’un SUV urbain. Transfuge du modèle chinois, il devrait être proposé à un tarif défiant toute concurrence. Ce qui ne va pas forcément plaire à la Zoe.

Le Show Car 100 % électrique signé Dacia (3,73 m) est alléchant à plus d’un titre. À vocation citadine, il possède une garde au sol surélevée, des barres de toit, des skis de protection, des entourages de roue surlignés, des projecteurs à LED et une frimousse sympa. Il sonne le glas du style un peu trop conventionnel, apanage des Dacia actuelles même si la Sandero restylée et le Duster démontrent leurs facultés d’adaptation au monde moderne.

La voiture à la carte

Non content de secouer le cocotier avec les Twingo ZE, sa gamme E-Tech et son SUV électrique badgé Dacia, Renault se projette dans le temps avec Morphoz, un concept-car quatre places 100 % électrique, équipé d’une plateforme spécialement créée à cet effet. Modulable à l’intérieur (le siège passager pivote pour créer une ambiance salon), le Morphoz se rétracte ou s’allonge par simple intervention humaine. Dans le cas d’un usage urbain la longueur stagne à 4,40 m (empattement 2,73 m), tandis que pour les longs trajets elle s’étire jusqu’à 4,80 m (empattement 2,93 m). Plus fort encore, la capacité variable des batteries 40 kW (City Mode) ou 90 kW (Travel mode) autorise une autonomie de 400 ou de 700 km.

« Le concept Morphoz incarne parfaitement la nouvelle philosophie Livingtech du design Renault. Le design, l’intelligence embarquée, la connectivité, l’agencement intérieur constituent une nouvelle expérience du voyage pour tous les usagers du véhicule, aussi bien pour le quotidien, le week-end et les vacances », souligne Laurens van den Acker, le directeur du Design industriel du Groupe Renault.

La silhouette volontiers futuriste et la planche de bord en « L » constituent un manifeste dont on devine aisément qu’il sera appliqué aux Renault du futur.

Avec Morphoz, Renault effectue un bond dans le temps et un pas supplémentaire en direction de la voiture autonome (niveau 3). Sa sortie ratée à Genève sera sans doute compensée par sa présence à Paris. Le contraire serait étonnant.

Jacques Fréné

Source : Le Quotidien du médecin