AUTO - Peugeot 508

Retour au classicisme

Publié le 08/02/2011
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Crédit photo : DR

L’ANNÉE 2010 n’aura pas seulement été celle du 200e anniversaire de Peugeot. Elle a aussi été celle de tous les records. Avec 2 142 000 unités vendues dans le monde (+16 %), Peugeot a notamment conforté ses positions en Chine, avec 150 000 immatriculations. L’Empire du milieu est devenu le nouvel Eldorado du quatre roues. La fine fleur de l’automobile y est présente. Il est vrai qu’en Chine, on ne roule pas low cost mais haut de gamme !

Lorsque s’est posé le problème du remplacement de la 407, Peugeot a bien sûr intégré cette nouvelle dimension dans son cahier des charges. À l’instar des Européens, les Chinois, amateurs de véhicules statutaires, ne veulent pas entendre parler de hayon. Encore moins de monospaces, de breaks et de Diesel. Prévue pour être assemblée à Wuhan et à Rennes (pour l’Europe), la 508 a logiquement adopté le même profil génétique que la 408, version trois volumes de la 407, étudiée spécialement pour le marché chinois. Ce retour au classicisme, confirmé avec la 508, coïncide avec la diminution du porte-à-faux avant et l’abandon de la partie frontale en forme de gueule de requin, dont la clientèle de la 407 se lassa très vite.

Le vaisseau amiral de Peugeot s’inscrit dans cette logique de style. Discrétion et élégance constituent son ADN. Plus longue que la 407 (l’empattement a été augmenté de 9,2 cm), la 508 puise partiellement son inspiration dans le concept SR 1 exposé au Mondial de l’automobile. Ce retour à l’équilibre des masses s’accompagne d’une qualité de finition digne des standards allemands. Entre une 508, une A4 et une Série 3, l’écart – s’il en subsiste un – est infime.

Montée en gamme.

À bord, l’ambiance est ouatée. Le dessin sobre et bien léché de la planche de bord, le confort des sièges, l’ergonomie générale, l’espace pour les jambes, le volume du coffre, les équipements traduisent une montée en gamme palpable, laquelle va malheureusement de pair avec celle des tarifs. Les versions Féline et GT, flirtent en effet avec les 40 000 euros, somme dépassée si l’on cède à la tentation des packs. Au menu, ou en option, figurent l’affichage tête haute issu de l’aéronautique, les feux de route adaptatifs (passage automatique de feux de croisement à feux de route, ou inversement), les phares bi-xénon LED directionnels, un système audio sophistiqué, la climatisation quadri zone, le massage lombaire, le frein de parking électrique, le démarrage sans clé et le hayon motorisé sur le break (SW). Liste non exhaustive.

Sur route, la 508, déjoue tous les pièges. Avec ses 204 ch, la version 2,2 l HDI, dotée d’un train avant spécifique à double triangulation, justifie parfaitement son label GT. Avec ou sans, d’ailleurs, la 508 est une vraie sangsue. Elle vire plat et absorbe les imperfections de la route sans sourciller. Peugeot justifie son titre de maître ès trains roulants. Dommage qu’elle soit pénalisée dans les relances par sa boîte auto 6, nettement moins réactive que la boîte double embrayage d’Audi.

Afin d’abaisser au maximum les rejets de C02, Peugeot a remis au clou le V6 HDi de la 407. Cela dit, la chute vertigineuse des grammes de C02 (33 %) a son revers. En comparaison, et à puissance égale, la BMW 325, 6 cylindres gazole, boîte mécanique 6 affiche 151 g. Ce qui tend à démontrer qu’un 6 cylindres bien travaillé peut tout-à-fait revendiquer le label « citoyen ».

En bas de l’échelle, la version 1,6 l stop and start 115 g (112 ch) est plus convaincante. C’est probablement elle qui, avec le très sonore 2 l 140 ch HDi, ralliera une majorité de suffrages. Mais l’avenir, c’est l’hybride Diesel 200 ch, quatre roues motrices, 99 g de C02,dont la 3008 sera la première bénéficiaire cet été.

JACQUES FRENE
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Source : Le Quotidien du Médecin: 8902