CRÉÉ EN 1733 dans la capitale, « Hippolyte et Aricie » était absent du répertoire de l’Opéra de Paris depuis 1996. Et depuis une quinzaine d’années, tout ce que l’on a vu de Rameau à Paris était remis au goût du jour par des metteurs en scène à la mode, Carsen, Pelly, Montalvo, pour les nommer, et perdait fortement de sa saveur. Alors que la mise en scène d’Ivan Alexandre réalisée en 2009 pour le Capitole de Toulouse ressemble aux images que l’histoire nous a laissées des représentations du XVIIIe siècle, sans pour autant sombrer dans le maniérisme de la reconstitution historique pure. On peut ne pas aimer, détester même, cette époque du chant français, reste que la réalisation est exemplaire pour qui voudrait se faire une idée de ce style, aussi fidèle que possible à l’esprit et à la lettre. Ivan Alexandre utilise les machines pour faire descendre des cintres dieux et déités, illustre les enfers avec la naïveté de l’époque. Tandis que la chorégraphie de Natalie Van Parys est inventive et ne cherche pas à reconstituer à l’identique les pas oubliés depuis des siècles.
Musicalement, on émettra quelques réserves. Plus que tout autre compositeur d’opéra, Rameau exige la perfection. On ne dira pas que la direction d’Emmanuelle Haïm à la tête de son très bon ensemble instrumental et choral Le Concert d’Astrée ait été irréprochable. Pas assez incisive, avec un continuo mollasson. De plus, trop de décalages entre scène et fosse dépassent la coïncidence. Et la diction insuffisante des choristes oblige trop souvent à avoir recours au surtitrage.
Belle distribution, avec l’Aricie pleine de charme d’Anne-Catherine Gillet, la Phèdre autoritaire de Sarah Connolly, l’Oenone de Salomé Haller et l’imposant Thésée de Stéphane Degout, tous irréprochables de diction comme de style. Un peu moins de bonheur pour les seconds rôles et déception concernant l’Hippolyte de Topi Lehtipuu, en petite forme.
Opéra de Paris-Garnier (tél. 0892.89.90.90, www.operadeparis.fr), jusqu’au 9 juillet, en alternance avec « la Fille mal gardée », chorégraphie de Frederick Ashton.
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