« Enfant de Miles Davis » après avoir participé à la fin des années 1960 à ses toutes premières expériences de fusion entre le jazz et le rock, notamment pour les disques fondateurs que furent « In A Silent Way » (1969) et « Bitches Brew » (1970), Chick Corea, 76 ans, revient, avec nouveau son double CD, « Chinese Butterfly » (Concord/Universal), à ses années de braises binaires jazzy-rockisantes.
Pour l'occasion, et pour recréer l'esprit et l'atmosphère musicale de sa formation d'alors, Return To Forever, le pianiste-claviériste-compositeur a rappelé son complice de l'époque, le batteur Steve Gadd, 72 ans. Et ces deux héros d'une période riche rythmiquement et en matière de mélodies, après les déstructurations du free-jazz, ont réussi une nouvelle alchimie musicale, reprenant l'histoire là où elle s'était quasiment arrêtée, il y a plus de quatre décennies.
Entourés de Lionel Louéké (guitare/chant), Steve Wilson (saxes/flûte), Carlitos Del Puerto (contrebasse) et Luisito Quintero (percussions), les deux coleaders du Band ont replongé dans leur passé musical commun. Et comme si le temps n'avait pas de prise, comme si cette musique pourtant datée n'avait pas pris une ride, nous voici repartis comme en… 1970 !
À l'exception de « Chick's Chum », une composition de John McLaughlin, autre figure majeure de la période fusion, débordant d'une formidable énergie rythmique, les titres ont été écrits par le claviériste. Et ne manquent pas de clins d'œil au bon vieux temps du jazz binaire et funky…
Un orgue légendaire
Évoquer l'orgue Hammond B3, c'est automatiquement faire référence à Jimmy Smith (1928-2005), l'immortel créateur de « The Cat » et, au passage, à la musique du film de Pierre Granier-Deferre, « la Métamorphose des cloportes » (1965). Mais cet instrument, monstre de swing, de funk, de soul et de groove entre certaines mains (et pieds, parfois nus !), connaît toujours un réel succès avec des pointures comme la respectable et vénérable Rhoda Scott, Joey DeFrancesco ou encore Emmanuel Bex en France.
Dans la galaxie des précurseurs et/ou suiveurs, il existe un notoire Dr. Lonnie Smith (à ne pas confondre avec son quasi homonyme, Lonnie Liston Smith). À 75 ans, le « Docteur », toujours coiffé d'un turban sikh et affublé d'une barbe de prophète, vient de rejoindre l'écurie Blue Note après près d'un demi-siècle d'absence ! Un label qui lui avait offert à l'époque la possibilité d'enregistrer plusieurs albums et avait fait de lui l'un des papes du soul-jazz.
Une atmosphère qui se retrouve dans son nouvel album « All In My Mind » (Blue Note/Universal), enregistré en direct au Jazz Standard de New York l'été dernier. Superbement accompagné notamment de Jonathan Kreisberg (guitare), membre régulier de son trio, qui délivre ici des soli magnifiques, d'une grande qualité technique, inventifs, explorés et lyriques, le leader mélange standards et compositions personnelles.
Ainsi, « Juju », un thème de Wayne Shorter, donne le ton, avant que l'organiste, au toucher délicat et aux riches interventions débordant de swing, ne s'empare d'un titre écrit par Paul Simon, « 50 Ways to Leave Your Lover », ou encore de morceaux dus à la plume de Tadd Dameron et Freddie Hubbard, à côté de deux compositions originales.
Un CD dans lequel swing, soul et groove – des notions musicales qui parfois font défaut – sont au rendez-vous. Pourquoi s'en priver ?
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