AVANT MÊME de faire apparaître devant nous les migrations des civilisations, le surgissement des monothéismes, Guy Rachet tape sur la table : la récente décennie a vu l’expansion d’un « islamiquement correct » étouffant nos libertés ; il en donne de nombreux exemples, avec, entre autres, la fatwa lancée contre la journaliste Oriana Fallaci, et, en remontant dans le temps, l’union sacrée des trois grands monothéismes unis pour accabler Salman Rushdie.
Ce départ totalement polémique va se nourrir de l’histoire de l’expansion des Indo-Européens et du rôle néfaste que les monothéismes y jouent. C’est en captant totalement notre attention que l’auteur nous fait assister aux vagues d’invasions de ces peuples que ne cimentent ni la race, ni l’ethnie, mais un pot-pourri de dialectes. L’extrême diversité de ces vagues, des régions et des peuples envahis, subjugués, ethnocidés, conduit à envisager une lecture patiente, car l’astucieux Rachet y place parfois signaux et pièges.
Défilent alors les grands monothéismes …sûrement pas devant nos yeux émerveillés, mais plutôt horrifiés, car la violence y éclate de façon sonore.
Violence juive, car ce peuple souvent persécuté n’a pas été toujours doux. En témoigne la conquête de Canaan relatée dans « le livre de Josué », dont les bandes pratiquaient les « herems », la destruction totale des villes. D’ailleurs, ce peuple n’adorait-il pas, à travers Yahwé, un dieu jaloux et colérique ?
Violence chrétienne, et si, volontairement, nous ne sombrons pas dans le détail, le livre exhibe la hargne de révolte qui anime les propos du Christ, « Amenez ici mes ennemis et tuez-les en ma présence » (Luc 19, 12-27).
Comme on le devine après notre préambule, c’est avec l’Islam que triomphe ce qu’il y a de plus rageur dans le terme de civilisation, et la liste est longue des peuples dont il a détruit la culture ; ceux que nous prenons pour des Arabes (Bédouins, Berbères) sont en fait des arabisés et islamisés.
Des sectes totalitaires.
De fait, et c’est l’une des poutres porteuses de la démonstration, les monothéismes ne sont pas des religions mais des sectes totalitaires, exigeant la soumission absolue au TOUT. Au point que les totalitarismes monstrueux du XXe siècle n’en sont que la version laïque, décalquée. Une thèse qui, en soi, mériterait un autre livre.
Il y a entre les modèles de civilisation des harmonies, des compossibles, aurait dit Leibniz. Et le monde grec, sa lumière et son « miracle » se fondent bien avec les autres, dit Rachet, qui prend l’exemple de la belle symbiose entre la Grèce et l’Égypte. Deux peuples unis par une lumineuse création artistique.
Précisément, l’Islam, et le christianisme à un degré moindre, se caractériseront l’un par une négation du figuratif, et par conséquent du corps, l’autre par une illustration uniquement hagiographique et un refoulement de la sensualité. Les deux seront destructeurs de la culture égyptienne.
Nous sommes, clame l’auteur, nous Indo-Européens, les descendants du modèle gréco-latin, un modèle vicié, détourné, abâtardi par le christianisme et l’Islam. En particulier, dans le cas de ce dernier, on a volontairement confondu « influences » et « racines ». Une place à part étant faite dans son esprit et son cœur à l’Inde et au bouddhisme.
Des thèses qui semblent parfois solidement ancrées dans l’historiographie, parfois très liées aux hantises de l’interprétation personnelle. Bref, de quoi utilement polémiquer.
Guy Rachet, « les Racines de notre Europe sont-elles chrétiennes et musulmanes ? », Éd. Jean Picollec, 468 p., 29 euros.
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