TOURISME - En Haute-Savoie, dans le « Grand Massif »

Samoëns cultive le bon grain

Publié le 07/02/2013
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PARTIR à Samoëns pendant la semaine vigneronne, « ça ne fait pas sérieux », m’a confié un collègue de bureau. « À ta place, je me contenterais de dire que je vais quelques jours au ski, un point c’est tout. Tu sais, une réputation, c’est fragile ! » Alors je suis partie sans commentaire, juste pour « décompresser ». Et c’est comme ça que j’ai découvert l’art de vivre propre à ce village de Haute-Savoie, situé au cœur de la vallée du Giffre, à deux pas de Genève.

« Samoëns, votre capital bien-vivre » n’est pas qu’une formule marketing, ai-je constaté à l’occasion de cette semaine vigneronne, organisée en janvier, depuis trois ans maintenant. Quinze viticulteurs, d’ici et de différentes régions de France, sont invités à présenter leurs breuvages aux quelque 2 500 Septimontains (ou Samoënsiens). « Nous n’avons pas voulu organiser un salon de vin traditionnel. Ce que nous recherchons, ce sont les rencontres et faire partager notre plaisir », explique l’un des instigateurs de l’événement, Jean-Claude Belbarbe. « Honnêtement, je ne m’attendais pas à un tel succès », se réjouit-il. Une chance pour les touristes qui ne peuvent pas être au rendez-vous : Jean-Claude Belbarbe partage sa passion toute l’année dans son QG de 30 m2, La feuille de vigne savoyarde.

Le caviste du village, ancien instituteur de la région parisienne, n’est pas le seul à avoir été frappé par le sortilège de Samoëns. Après avoir obtenu le titre de Meilleur Ouvrier de France Glacier (et remporté la coupe du monde de la pâtisserie), Thierry Froissard a également fui Lyon pour poser ses valises en plein centre du bourg, à La Jaÿsinia, pâtisserie-salon de thé dans lequel il officie avec sa femme. Depuis 1998, il remplit ainsi sa mission, celle de « travailler la qualité et la matière première » en profitant parallèlement d’une « qualité de vie qui me donne l’envie de participer au développement du village ». Et je m’aperçois avec stupeur que même Colette Gérôme, guide du patrimoine avec qui je parcours le jardin botanique alpin offert en 1906 par Mme Cognacq-Jaÿ (native de Samoëns, qui fit fortune à Paris en fondant La Samaritaine), vient de Nancy.

Le dernier des Frahans.

« Franchement, tu es quand même allée skier ? », me questionne mon incrédule collègue après ce rapide débriefing. « Évidemment ! En plus, je peux te dire que j’ai skié avec l’un des derniers tailleurs de pierre septimontain, Guillaume Bozonnet », m’écoute-t-il, bouche bée. La réputation des Frahans, la confrérie des tailleurs de pierre de Samoëns et de la vallée du Haut-Giffre, comportant de nombreuses carrières de calcaire, s’est essentiellement constituée à partir du XVe siècle. Aujourd’hui, comme beaucoup de Septimontains, Guillaume Bozonnet multiplie ses activités saisonnières. Mais à chaque début d’hiver, il avoue être content de revêtir la combinaison rouge des moniteurs de ski : « Pour moi, ça s’apparente un peu à des vacances », indique-t-il alors que nous sommes sur le chemin de la combe de Gers, le spot des free-riders. Un coin de Canada, « mythique », juge ce skieur venu de Chamonix et rencontré au gîte de Gers, un bien sympathique lieu de restauration qui permet ensuite de retrouver la piste des Cascades, serpentant dans les sapins sur 14 km, de Flaine à Sixt-Fer-à-Cheval. Avec quelques kilos supplémentaires (dus à l’augmentation de ma masse musculaire), je suis repartie de Samoëns conquise et munie d’une sérieuse culture œnologique.

STÉPHANIE HASENDAHL
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9216