* Le disque vocal de la rentrée, ans doute même de l’année ! Monsieur Tony Bennett, 85 ans, dernier des authentiques crooners américains – celui qui était considéré par Frank Sinatra comme un de ses plus fidèles disciples – a invité pour son nouvel opus, « Duets II » (Columbia/Sony Music), la fine fleur du monde vocal actuel, toutes tendances musicales et générations confondues. La sulfureuse Lady Gaga – avec une reprise hyperswinguant et surprenante de « The Lady is a Tramp » –, la reine de la soul Aretha Franklin, Sheryl Crow (ex-Mme Lance Armstrong), Norah Jones, Natalie Cole, la rappeuse Queen Latifah, Mariah Carey, Michael Bublé, le vénérable countryman Willie Nelson, le lyrique Andrea Bocelli notamment, ont répondu présents pour se mesurer au charmeur et au répertoire composé uniquement de standards. Mais l’émotion est véritablement palpable dans le tandem formé avec la regrettée Amy Winehouse, sur le très beau thème qu’est « Body and Soul ». Un titre enregistré quelque temps avant la disparition de la chanteuse de 27 ans. Rien que pour cette version désormais historique, « Duets II » est un monument incontournable.
* Depuis près de deux décennies, Tori Amos s’est fait une spécialité de mélanger les genres musicaux, puisant aussi bien dans le jazz, le gospel, les musiques du sud et celte ou l’Afrique. Chanteuse et pianiste, également organiste et claveciniste, elle vient d’enregistrer « Night of Hunters » (Deutsche Grammophon/Universal), dont le matériau vocal original, dû à sa plume, s’appuie et s’inspire cette fois des compositeurs classiques et/ou contemporains, comme F. Chopin, F. Schubert, E. Satie, F. Mendelssohn, R. Schumann J.S. Bach, M. Moussorgski, C. Debussy ou E. Granados. Des chansons du XXIe siècle élaborées sur des musiques plusieurs fois centenaires pour certaines, faisant de Tori Amos, qui sera le 5 octobre à Paris (Grand Rex, 20 h 30), une éternelle pionnière et une tête chercheuse musicale.
* Des records de longévité personnelle– 86 ans – et musicale – près de 70 ans d’une carrière (et plus de 1 000 sessions) qui a croisé les chemins des plus grands jazzmen classiques et contemporains : ainsi pourrait-on résumer Roy Haynes. Pourtant, jamais le légendaire batteur ne s’est aussi bien porté, autant physiquement que musicalement. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter son dernier album, « Roy-Alty » (Dreyfus Jazz/Sony Music), gravé en compagnie de son Fountain of Youth Band (Jaleel Shaw, saxe ; Martin Bejerano, piano ; David Wong, contrebasse), augmenté d’invités comme Chick Corea et Roy Hargrove, sur quelques standards bien choisis. Le vaillant octogénaire, toujours percutant et percussif derrière ses tambours, sait comment entraîner ses troupes vers de grands moments d’un jazz qui ne prend pas une ride. Comme lui... On pourra le vérifier à Thonon (22 octobre), à Toulouse (festival Jazz sur son
31, le 24 octobre) ou à Paris (du 26 au 29 octobre au Duc des Lombards, à 20 et 22 heures.
* Pierrick Pédron, qui sera à Paris du 3 au 5 novembre (Sunset, 21 heures), est un des grands espoirs de l’école de jazz française. Adepte et disciple des saxophonistes-alto les plus expressifs (Charlie Parker, Cannonball Adderley, Phil Woods), il a su imposer son autorité et sa notoriété comme leader dans une forme de jazz post-bop, devenu trip pop au fil des expériences. Son dernier disque, « Cheerleaders » (Act/Harmonia Mundi), est le condensé du travail sur les nouvelles routes que veut tracer le jeune leader, à la recherche d’un futur musical ancré dans le passé mais en invention, en création et en évolution constante. Tout l’art d’aller de l’avant.
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