Après vingt mois de travaux, on retrouve la jolie Salle Favart plus pimpante dans ses rouges et ors, mais le confort du spectateur n’a été que très partiellement amélioré. Si la ventilation a été perfectionnée, on y est toujours aussi mal assis. En fait, l’essentiel des travaux a porté sur les parties non visibles du public.
Pour cette réouverture avec « Alcione » (1), on a fait appel à Jordi Savall. Le chef catalan a beaucoup fait pour la connaissance de Marin Marais avec le film « Tous les matins du monde », dont il a signé la bande sonore, réussite totale avec l'orchestre d'instruments d'époque Le Concert des Nations dans sa meilleure forme.
En ce qui concerne « Alcione », la mise en scène de Louise Moaty, disons-le brutalement, ne serait rien s’il n’y avait pour les parties de ballet et de féerie d’époustouflants acrobates circassiens et quelques danseurs réglés par Raphaëlle Boitel, responsable de la « chorégraphie ».
Côté chant, ce n’était pas non plus la fête attendue, car, hormis Cyril Auvity, à la diction et au style irréprochables, la distribution n’était pas au niveau de l’événement ni du prix des places. On attendra de voirla suite de la saison 2017, avec « le Timbre d’argent » de Saint-Saëns en juin, « Kein Licht » de Philippe Manoury en octobre, ou « la Flûte enchantée » venue du Komische Oper de Berlin en novembre.
Inoubliable
Au Théâtre des Champs-Élysées, c’est un « Pelléas et Mélisande » (2) qui restera aussi longtemps dans les mémoires que les « Dialogues de Carmélites » réalisés par Olivier Py en 2013. Éric Ruf, l’administrateur général de la Comédie-Française est aux commandes, pour la mise en scène et pour les décors, et Christian Lacroix a réalisé les costumes.
La scénographie, assez sombre, évoquant un univers marin, voire sous-marin, est une réussite totale, avec de belles trouées de lumière, comme l’apparition de Mélisande dans la scène de la tour, sublimement éclairée par Bernard Couderc, évoquant un tableau de Klimt.
Mélisande, c'est Patricia Petibon, qui réussit le tour de force d’allier une grande maturité vocale à la blessure profonde du personnage, trop souvent infantilisé dans les mises en scènes du passé. Jean-Sébastien Bou est toujours un Pelléas juvénile et superbe vocalement. Arkel est magnifiquement chanté par Jean Teitgen. Seul l‘Américain Kyle Ketelsen laisse un peu sur sa faim, car il ne gère pas bien l’évolution psychique de Golaud, la montée de sa jalousie et de sa colère.
On aura un seul regret, l’Orchestre national, auquel Louis Langrée donne une dynamique idéale et de superbes tonalités, n’a pas assez l’expérience de la fosse pour réaliser l’équilibre idéal avec le plateau. On n’entendait pas toujours très bien les chanteurs et c’est dommage, car la diction de tous était superlative et pour une fois on aurait pu se passer du surtitrage.
(1) Retransmission sur France Musique le 21 mai. Visible sur Culture Box et Mezzo Live HD. Salle Favart, tél. 0825.01.01.23, opera-comique.com
(2) Théâtre des Champs-Élysées jusqu’au 17 mai. Diffusion sur France Musique le 4 juin à 20 heures. Tél. 01.49.52.50.50, theatrechampselysees.fr
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