* Le guitariste Al Di Meola fait partie de cette génération d’instrumentistes nés avec la grande vague du jazz-rock au début des années 1970. D’abord engagé au sein de Return To Forever, le groupe de Chick Corea, il fréquente l’élite du genre. Il forme, une dizaine d’années plus tard, un fameux trio de guitaristes avec John McLaughlin et Paco de Lucia, puis un super trio, avec Larry Coryell, le mentor de ses débuts, et Biréli Lagrène. Vertigineusement virtuose, mais nullement exhibitionniste, Al Di Meola vient de réaliser un rêve de jeunesse en rendant hommage à la musique des Beatles (Lennon/McCartney). Enregistré dans le célébrissime studio d’Abbey Road, à Londres, son dernier opus en solo absolu, « All Your Life » (Valiana Music & Media/Inakustik), reprend des thèmes aussi connus que « Michelle », « Eleanor Rigby », « Penny Lane » ou « With A Little Help From My Friends ». Dans ce one-man-show instrumental, exceptionnel par sa technique et la richesse de son inventivité, le soliste overdub sur trois guitares dans certains morceaux et assure toutes les percussions. Et, surtout, revisite avec beaucoup d’émotion et de style actuel des tubes du répertoire britpop.
* Le pianiste – et saxophoniste-alto – allemand Joachim Kühn fut longtemps un des acteurs du free-jazz et du jazz librement improvisé en Europe et particulièrement en France. Défricheur et explorateur, il a aussi pratiqué toutes les formes de jazz et de musiques occidentales. Pour sa dernière production, « Voodoo Sense » (Act/Harmonia Mundi), il a invité une légende du free-jazz et du new thing, le saxophoniste-ténor Archie Shepp, 76 ans, qui avait su en son temps bousculer et faire tomber certaines barrières. Et comme pour boucler la boucle, les deux leaders ont repris, comme pièce d’ouverture, une composition du poète Juno Lewis immortalisée par John Coltrane en 1965, « Kulu Sé Mama ». À lui seul, ce titre entêtant et lancinant rythmiquement est une magnifique invitation à la danse et à la transe, magnifiée par le culte vaudou directement venu de la Nouvelle-Orléans, et sur laquelle plane l’ombre de Coltrane. Quant au reste de l’album, il représente une nouvelle étape dans la démarche musicale chargée de rythmes et de mélodies très crossover du pianiste-chercheur.
* Le pianiste italien Antonio Farao possède une très longue carte de visite, pour avoir été l’accompagnateur de très nombreux jazzmen américains depuis le début de sa carrière. Également leader, il tient aujourd’hui une petite revanche à la tête de son American Quartet, qui comprend Joe Lovano (saxes), Jack DeJohnette (batterie) et Ira Coleman (contrebasse). Avec ces pointures, il a enregistré « Evan » (Cristal Records/Harmonia Mundi), un CD fait essentiellement de compositions personnelles et de deux reprises, dont « Giant Steps » de John Coltrane, en hommage à ses sources d’influence. La présence de grands instrumentistes sert à merveille le répertoire du leader très inspiré.
* Il aura fallu près de cinq ans pour que le batteur suédois Magnus Öström face le deuil de son ami et pianiste Esbjörn Svensson, décédé tragiquement, et par là même du trio E.S.T. Après un premier album en leader emprunt d’une certaine mélancolie et de gravité, il vient de graver « Searching For Jupiter » (ACT/Harmonia Mundi), qui révèle une réelle filiation avec le jazz-rock et le jazz post-moderne. À la tête d’un quartet solide et soudé, d’où émerge le guitariste Andreas Hourdakis, il poursuit son introspection tout en se projetant vers le futur avec optimisme et beaucoup de groove.
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