À bientôt 90 ans (en octobre), Lee Konitz reste l'une des rares figures majeures du jazz contemporain toujours en action et possédant une aura incontestée, celle d'un saxophoniste-alto qui n'en finit pas de se renouveler et de surprendre après plus de soixante ans de carrière. Une carrière marquée d'abord par son désir d'indépendance et d'affranchissement par rapport au style lancé par Charlie Parker. Puis il contribue, à l'aube des années 1950, à la création d'un jazz « cool », avec notamment le pianiste Lennie Tristano, Warne Marsh et Gerry Mulligan (saxes), après avoir participé aux séances « Birth of the Cool » (1949-50) de Miles Davis. Il anticipe ensuite les toutes premières expériences avant-gardistes des années 1960, là encore avec Lennie Tristano à la manœuvre.
Voici donc qu'après plusieurs centaines d'albums sous son nom et en tant qu'accompagnateur, Lee Konitz parvient encore à nous surprendre avec son nouveau CD, « Frescalalto », son premier pour le label Impulse (Universal). À la tête d'une étourdissante rythmique, conduite par un Kenny Barron (piano) absolument impérial, entouré de Peter Washington (contrebasse) et Kenny Washington (batterie, aucun lien de parenté), le leader revient à certains fondamentaux, les standards de jazz. Cinq en tout sur huit compositions, dont « Stella By Starlight », « Out of Nowhere » et « Cherokee ». Il s'en réapproprie le feeling, l'atmosphère et la musicalité, ose même scatter avec élégance. Un nouvel album référence.
Pour tous les amateurs de jazz, Elvin Jones (1927-2004) restera LE batteur emblématique du célébrissime quartet de John Coltrane (dont on commémorera en juillet le 50e anniversaire de la disparition). Pourtant, le batteur, qui avait été à l'origine d'un tourbillon sonore et d'un tonnerre rythmique sans précédent dans le jazz, avait connu une belle carrière avant sa rencontre avec le maître saxophoniste. C'est ce qui ressort à la découverte d'une compilation, « The Quintessence - New York City - Stockholm - 1956-1962 » (Frémeaux & Associés, double CD). Si deux titres appartiennent à la période coltranienne (« Blues To You » et « Impressions »), les autres permettent d'entendre le rythmicien, à l'époque nullement tellurique, accompagnant Bobby Jaspar, Sonny Rollins, Steve Lacy, au sein du big band de Gil Evans, Freddie Hubbard, Lee Konitz et McCoy Tyner, ou en leader avec son frère Hank (piano). La genèse d'un apprenti sorcier.
Expérience à deux
Brad Mehldau, sans doute le pianiste le plus influent de ces vingt dernières années, affectionne les duos. Avec Joshua Redman (saxes), celui qui le fit découvrir au grand public, Mark Guiliana (percussions) et son alter ego, Tigran Hamasyan. Pour sa nouvelle expérience à deux, il s'est associé au mandoliniste/chanteur de bluegrass Chris Thile, fondateur des groupes Punch Brothers et Nickel Creek, pour graver un disque éponyme (Nonesuch/WEA).
Astucieux mélange de titres originaux et de reprises (Bob Dylan, Joni Mitchell et celle, superbe et émouvante, de « Tabhair dom do Lamh », célèbre composition du harpiste irlandais de la fin du XVIe siècle Ruaidri Dall O Cathain), un double album dans lequel ces admirateurs de longue date proposent une belle promenade dans divers styles musicaux qui sont partie intégrante de la musique américaine moderne. Quand le jazz rencontre le bluegrass, c'est une affaire de belles mélodies. Chris Thile sera en solo le 15 mars à Paris (Alhambra) et le 16 à Lyon (Les Subsistances).
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