Dans le cloud

Stadia contre Shadow, la partie commence

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Publié le 12/11/2019
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Deux ans après avoir lancé Shadow, une offre de cloud computing pour les amateurs de jeu vidéo sur PC, la société française Blade revoit sa stratégie et divise ses prix par deux afin de contrer l’offensive de Stadia, le service de jeu vidéo en streaming façon console dématérialisée, qui démarre officiellement le 19 novembre avec toute la puissance de l'environnement Google.

Si Shadow et Stadia fonctionnent tous les deux à partir d’un abonnement mensuel, leurs approches sont différentes. Quand Shadow agit comme un PC sous Windows 10 accessible depuis n’importe quel écran (smartphone, télévision, tablette, vieux PC et même Mac), à partir duquel on peut installer et lancer ses propres jeux et logiciels (avec une connexion à Internet  de 15 Mbit/s minimum), Stadia donne accès uniquement aux jeux qui sont disponibles sur une plateforme. Le cloud computing du premier offre une grande liberté de choix mais suppose d’user de réglages pour profiter par exemple des plus beaux graphismes, alors que le cloud gaming du second brille par sa simplicité, puisqu’il suffira de cliquer pour lancer les jeux déjà optimisés pour la plateforme.

Côté performances, c’est le coude à coude. Shadow, qui disposait d’une offre unique, propose désormais trois configurations qui seront activées en février 2020 et il intègre des cartes graphiques Nvidia RTX permettant de jouer jusqu’en 4K UHD 60 Hz, compatibles avec le ray tracing pour rendre les jeux encore plus beaux, tandis que le stockage passe de 1 à 2 To. De son côté Google annonce pour Stadia une puissance deux fois supérieure à la PlayStation 4 Pro et estime qu’elle fera mieux que les futures PS5 de Sony et Scarlett de Microsoft (dont les sorties sont prévues pour la fin de l’année 2020), en s’appuyant sur la latence négative, un mode de calcul qui devrait permettre à Stadia d’anticiper les décisions du joueur pour les déclencher avant lui et gagner ainsi quelques millisecondes  !

Abonnements

Le modèle économique des deux concurrents repose sur plusieurs possibilités d’abonnement. Après le lancement de Stadia en 2020 (seuls les gamers qui ont précommandé y auront accès avant la fin de l’année), une offre Stadia Pro à 9,99 € par mois donnera la possibilité d’acheter des titres à l’unité (au risque de les perdre si le service ferme un jour ses portes) dans le catalogue d’une trentaine de jeux au départ ; avec une ristourne prévue sur certains jeux et quelques-uns, comme « Destiny 2 », compris dans l’abonnement. Google envisage une offre gratuite l’année prochaine, qui n’a pas encore été précisée, sauf qu’on ne jouera plus en 4K mais en haute définition 1080 p.

De son côté Shadow, qui donne accès à tous les jeux des bibliothèques Steam, Battle.net, Epic Game Store ainsi qu’aux jeux free to play comme Fortnite Battle Royal, divise son offre en trois : « Boost » (12,99 € par mois ou 14,99 sans engagement) pour jouer en Full HD (12 Go de RAM et 256 Go de stockage) ; « Ultra » (24,99 ou 29,99 € par mois) pour jouer en 4K compatible ray tracing (16 Go de RAM et 512 Go de stockage) ; « Infinite » (39,99 et 49,99 € par mois) pour profiter en plus d’une carte graphique Titan RTX (32 Go de RAM et 1 To de stockage). Avec la possibilité d’étendre le stockage contre 2,99 € par mois pour 256 Go supplémentaires et jusqu'à 2 To contre 23,98 €.

Une bataille dans le cloud au sommet  !

 

Mostefa Brahim

Source : Le Quotidien du médecin