EN SCÈNE, sept vrais cygnes bien en plumes, cinq blancs et deux noirs, à la destinée programmée pour cette aventure qui fait suite à « la Confidence des oiseaux », le premier spectacle présenté en 2010 à Chaillot, sur lequel Petton a établi dès 2004 une réputation européenne. Petton a réussi l’exploit d’élever ces cygnes, dont les œufs ont été soustraits à leurs géniteurs une semaine avant l’éclosion et mis en couveuse afin de naître au contact direct des humains. Les danseuses, sélectionnées en amont du spectacle, ont, deux heures par jour, nourri elles-mêmes au biberon les bébés cygnes et commencé à patauger avec eux. Grâce à cette technique d’imprégnation, les cygnes sont dès l’enfance devenus partenaires de danse. Le résultat est tout à fait palpable, pas uniquement dans la familiarité qui s’établit entre danseuses et animaux, mais dans la sensualité des poses que prennent ceux-ci quand ils se frottent aux corps des humains.
L’eau est l’élément prédominant de « Swan ». Un grand bassin en forme de ligne de piscine olympique vue en coupe longe le fond de scène. Derrière, un ciel qui évolue du bleu idyllique aux tourmentes les plus turneriennes et vire à la pluie, qui s’abat sur le plateau au rideau final, provoquant débandade et fuite des cygnes vers les coulisses. Les six danseuses évoluent en une belle chorégraphie aquatique avant d’arriver sur le plateau et de présenter, à l’avant de la scène, dans une autre piscine plus modeste et circulaire, les deux cygnes noirs, qui se mêlent timidement à leur danse, moins hardis que les cinq cygnes blancs, des femelles au comportement plus incisif, qui préfèrent évoluer en ligne droite, en diagonale, en cercle, clin d’œil très réussi au « Lac des cygnes », réalisé avec une logique et une discipline époustouflante.
Si la chorégraphie est plus spectaculaire, plus inventive dans ce spectacle, dont une grande partie est dansée sans la présence des animaux, l’originalité tient aussi à la musique, qui a une grande part dans cette atmosphère sensuelle. Xavier Rosselle mêle habilement une musique synthétisée à un jazz chaud au timbre cuivré qu’il joue en virtuose au saxophone, instrument dont les courbes se rapprochent certainement le plus du corps du cygne. L’ombre de Petipa plane sur Chaillot !
Théâtre national de Chaillot (tél. 01.53.65.30.00, www.theatre-chaillot.fr). La saison 2012/2013, qui s’ouvrira en septembre avec les danseurs et musiciens de Sebatu (Bali), proposera de nombreux chorégraphes : Arkadi Zaides, Maguy Marin (reprise de sa légendaire « Cendrillon »), Philippe Decouflé, José Montalvo, Abou Lagraa, Batsheva Danse Company (Israël) ainsi qu’un festival d’art flamenco.
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