* LE PIANISTE hongrois a consacré à Schumann son dernier enregistrement sur CD, « Geistervariationen », déjà signalé dans ces colonnes. Au programme, le rare « Thème et Variations fantôme », qui lui donne son titre, mais aussi « Papillons op. 2 », « Scènes de la forêt » et « Scènes d’enfants » et surtout la « Fantaisie op. 17 », jouée dans ses deux versions existantes (2 CD ECM/Universal).
* Dans ses interprétations des œuvres de J. S. Bach, on ne sait qu’admirer le plus de l’art de Schiff. Certainement la sérénité de son jeu, reposant sur une attitude au clavier d’un immobilisme et d’une rigueur absolus. La façon aussi dont il sait donner à sa musique les couleurs que lui refuse le clavecin, instrument d’origine, notamment pour les « Suites françaises » conçues par le compositeur entre 1717 et 1723, pendant ses années à Cöthen. Une conception rythmique impeccable à laquelle s’ajoute une liberté, sans fantaisie gratuite, dans l’ornementation et la dynamique. Sans vouloir oser la moindre comparaison, il faut remonter à Sviatoslav Richter et Tatiana Nikolaïeva pour se remémorer une telle clarté dans l’exposé du contrepoint de ces pièces. Filmé en un seul concert lors du festival Bach de 2010 dans la superbe église réformée de Leipzigf Schiff donne un exemple de plus de sa rigoureuse approche avec les « Six Suites françaises », l’« Ouverture dans le style français » et le « Concerto italien » (1DVD EuroArts).
* On a déjà souligné ici l’urgence de se procurer avant qu’il ne devienne indisponible le petit trésor qu’est le DVD composite « Variations », qui réunit trois monuments du genre : les « Variations Diabelli » de Beethoven, les « Variations sur un thème de Haendel » de Brahms et les « Variations Goldberg » de Bach, par, respectivement, Daniel Barenboïm (1991), Yefim Bronfman (1987) et András Schiff (1990). Quel bonheur de retrouver le jeu serein de ce dernier, sa sonorité pleine et les couleurs qu’il sait mettre à ces « Variations Goldberg », la dynamique purement pianistique qu’il a mûrie pendant des années dans cette œuvre créée pour le clavecin. Ce monument, visité et revisité par tant de pianistes, retrouve sous ses doigts une fluidité, une dynamique et une logique qu’il est un des seuls aujourd’hui à savoir lui donner (1 DVD Metropolitan Munich/EuroArts).
*Parmi les nombreux projets d’András Schiff, celui de la Cappella Andrea Barca mérite une attention particulière. L’ensemble a été réuni par Schiff et baptisé d’une italianisation de son nom (il s’en explique dans un commentaire malicieux dans l’interview donnée en bonus du DVD) pour jouer les concertos de Mozart comme il se doit sans autre chef que le soliste. Le DVD nous permet de les entendre en 2008 dans un écrin de choix, le Teatro Olimpico de Vicenza, chef-d’œuvre de Palladio. Schiff dirige avec une belle énergie la Symphonie n° 35 « Haffner » ainsi que l’Ouverture de « Don Giovanni » et, du piano, joue et dirige le « Concerto n° 20 » de Mozart auquel il ajoute dans le troisième mouvement sa propre cadence réalisée à base d’éléments mélodiques et rythmiques de « Don Giovanni ». Une très grande réussite à laquelle ne sont pas étrangers les superbes instrumentistes de cette « Barca », dans laquelle on s’embarque sans hésiter ! Comme bis, Schiff joue une incomparable « Fantaisie chromatique et Fugue » de Bach (dans la même tonalité que le concerto), qui, à elle seule, vaudrait d’acquérir ce DVD (1 DVD Medici Arts).
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