MAUVAIS départ pour ce « Faust », qui devait ouvrir la saison avec une manière d’événement : le retour d’Alain Lombard dans la première fosse nationale. Las ! Ce dernier et le primo uomo Roberto Alagna, dont le Faust à Paris était aussi très attendu, ont eu des différends et le chef français s’est retiré, non sans exprimer urbi et orbi sa rancœur. Le ténor franco-sicilien en a rajouté dans la presse et les syndicats ont eu raison de la première, qui s’est déroulée en version de concert.
Heureux spectateurs qui n’auront finalement eu de ce « Faust » que son nectar : la musique ! Alagna maîtrise ce rôle écrasant qu’il chante avec un don total de sa personne, et pas seulement pour les redoutables aigus du rôle, mais pour la diction phénoménale et l’intelligence scénique. Inva Mula n’a pas la fraîcheur vocale attendue pour Marguerite mais elle en a les redoutables moyens dans les deux airs les plus attendus, ceux des bijoux et de la chambre. À la troisième représentation, les esprits s’étaient calmés, la cohésion était revenue entre fosse et chœurs, Mula et Alagna ont chanté littéralement comme des anges tout le duo du jardin. Inoubliable !
À Paul Gay, Méphisto de très belle stature physique et de grande vivacité, il manque un peu de métal dans la voix et de superbe vocale dans les basses. Le Valentin de Tassis Christoyannis impressionne par la beauté et la sûreté de sa ligne vocale. Très charmant Siebel d’Angélique Noldus.
Remplaçant avec beaucoup de mérite Alain Lombard, au tout dernier moment, le jeune chef français Alain Altinoglu a assuré une belle continuité stylistique à l’ensemble, sans pour autant donner le petit cachet de chic qui n’appartient qu’aux chefs de fosse ayant de l’ancienneté.
Fatras.
Quant à ceux qui auront eu droit à une représentation complète, ils auront pu voir un des dispositifs scéniques des plus compliqués, un fatras inutile d’accessoires des plus variés, crucifix ascenseur, exhibition de la tête de Marguerite, guillotinée par un Valentin ressuscité après avoir mis à mort elle-même son enfant à coups de poignard, et même à ses draps ensanglantés, preuve, indispensable sans doute, de sa faute impardonnable. Ils auront assisté à une mise en scène inutilement compliquée, bavarde et agitée, ne facilitant ni la compréhension du drame, ni l’écoute de la musique. Les deux premiers actes sont acceptables, malgré un dispositif dramaturgique de mauvais goût et ne facilitant pas les circulations. Les trois derniers sont impardonnables de laideur et de mauvais goût et indignes de l’Opéra de Paris.
Opéra de Paris-Bastille (tél. 0892.89.90.90 et www.operadeparis.fr), les 10, 13, 16, 19, 22 et 25 octobre. La représentation de « Faust » sera retransmise en direct le 10 octobre sur France 3 et dans des cinémas indépendants en France et en Europe. Un préavis de grève est déposé pour cette représentation.
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