Fondé à Munich, notamment par le contrebassiste devenu producteur Manfred Eicher, ECM (Edition of Contemporary Music) a, dès sa naissance en pleine explosion du free jazz et du jazz fusion, adopté une démarche originale et surtout visionnaire. Aux confins de toutes les musiques et de toutes les formes de jazz vivantes. Même si sa première production fut celle du pianiste Mal Waldron, accompagnateur d'Eric Dolphy et Billie Holiday, et si son plus grand succès commercial reste le fameux « Köln Concert » de Keith Jarrett (1975), vendu à plus de 4,5 millions d'exemplaires.
Si Manfred Eicher s'est attaché à enregistrer des jazzmen venus de tous les horizons (Chick Corea, Gary Burton, Don Cherry, Charlie Haden, l'Art Ensemble of Chicago ou Charles LLoyd…), il a aussi, producteur intuitif, été à l'origine de l'éclosion de plusieurs écoles de jazz. Dans les pays nordiques avec Jan Garbarek, Nils Petter Molvaer et Bugge Wesseltoft, en Pologne avecTomasz Stanko et Marcin Wasilewski, en France avec François Couturier et Louis Sclavis, ou, plus récemment, en Israël. On lui doit même des incursions dans le domaine de la musique contemporaine (avec le département New Series).
Deux nouveautés
Cependant, Manfred Eicher ne perd jamais de vue que je jazz reste son moteur principal et qu'il a la chance d'avoir dans son catalogue des figures prestigieuses, comme Carla Bley. La vénérable (81 ans) et très estimée pianiste, compositrice et leader, qui fut une pionnière en matière de reconnaissance des femmes dans le jazz moderne, propose toujours une musique captivante et novatrice. Au sein du trio qu'elle conduit depuis un quart de siècle, avec Steve Swallow (basse, son compagnon, 79 ans) et Andy Sheppard (saxophones), elle vient de graver « Life Goes On » (ECM/Universal). Un album composé de trois suites originales, faites de courtes interventions : celle qui donne son titre au disque, « Beautiful Telephone » et « Copycat ».
Si le travail d'écriture relève parfois d'un astucieux mélange racines jazz, blues et musique contemporaine, le travail instrumental et les échanges fertiles et lyriques entre les protagonistes relèvent d'une profonde complicité et d'une éloquente élégance mélodique. Originaire de Tel Aviv mais installé à New York depuis plusieurs années, Oded Tzur cultive le multiculturalisme. À la tête d'un groupe israélo-gréco-américain (Nitaï Hershkovits, piano, Petros Klampanis, contrebasse, Jonathan Blake, batterie), le saxophoniste-ténor, influencé par un virtuose de la flûte en bambou (bansuri) d'Inde du Nord, Hariprasad Chausaria, propose « Here Be Dragons » (ECM/Universal). Un CD qui explore, à l'exception d’un standard « Can't Help Falling in Love », des chemins musicaux captivants et originaux, lorsqu'il s'agit de raconter des histoires. Savant et surprenant mélange d'une musique qui laisse apparaître une certaine sagesse et un bel équilibre.
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