Derrière le vernis des nouveautés exposées à la Porte de Versailles, l’inquiétude rode comme un mal pernicieux. La crise ? Elle est bien là. N’en déplaise à ceux qui refusent de voir la réalité en face. Tous les voyants sont au rouge. La pression n’a jamais été aussi forte. Et pourtant, le Mondial de Paris, qui va ouvrir ses portes au public samedi, promet d’être grandiose : pendant deux semaines, 270 marques vont investir les neuf pavillons réservés au plus grand show de la planète.
Thierry Hesse, le commissaire général du salon, se veut d’ailleurs confiant. Il balaie d’un revers de manche les discours défaitistes. Et s’il n’évoque pas le sujet ouvertement, il espère bien que le record de 1 263 467 visiteurs, établi en 2010, sera battu. Parce que, en dépit des agressions dont elle est l’objet, l’automobile confine au rêve et suscite toujours autant de passion.
La répression qui sévit sur les routes, les fermetures d’usine annoncées et futures en Europe, les licenciements qui en découlent, la volée de bois vert qui s’abat sur le groupe PSA depuis plusieurs mois, le procès fait au Diesel, les interdictions de rouler en centre-ville, la chute des ventes à peine contrebalancée par le dynamisme des marchés chinois, indien et brésilien, laissent le visiteur de marbre. L’espace de quelques heures. Car la réalité reprend vite le dessus.
Fantasmer devant une Ferrari, une Porsche, une Rolls Royce que l’on ne pourra sans doute jamais s’offrir, caresser du regard les mannequins plantés devant les belles à quatre roues astiquées en permanence par une armée de petites mains, chasser le prospectus que l’on affichera en poster dans sa chambre, font partie des rituels. Les constructeurs savent tout cela. Et ils vont une fois de plus faire vibrer la corde sensible pour mieux appâter le chaland.
La nouveauté, c’est le nerf de la guerre dans un monde épris de convulsions. Et des nouveautés, il y en aura pour tous les goûts et à tous les prix. En voici quelques-unes qui vous tendent les bras.
Quelques nouveautés
* Renault Clio
La Clio IV joue à fond la carte de la modernité. Démarrage sans clé, aide au démarrage en côte, feux de jour à LED, boîte double embrayage (1er semestre 2013), style percutant, elle s’annonce comme la grande rivale de la 208. Neuf versions sur 10 sont proposées avec un écran tactile 7 pouces. Deux nouveaux moteurs figurent au menu, un trois cylindres essence TCE 90 ch et un dCi 90 ch. Prix : de 13 700 à 18 000 euros versions essence, de 16 000 à 19 900 euros pour les Diesel.
* Peugeot 2008 Concept, 208 XY et GTI
Sacrifiant à la mode du moment, Peugeot présente un concept car qui donnera naissance à la 2008 l’an prochain. Cette version se substitue aux breaks compacts traditionnels (206 SW et 207 SW). Plus long qu’une 208 (4,14 m), le SUV 2008 a son style propre caractérisé par un pare-brise incliné. Sous le capot se niche un trois cylindres 1,2 l turbo, injection directe d’une puissance de 110 ch.
À ses côtés, Peugeot dévoile deux dérivés de sa 208, la luxueuse XY, bardée de chromes et de cuir. Elle hérite de l’assistance de parking automatique actionnable depuis l’écran tactile 7 pouces.
Pour les sportifs, Peugeot propose une interprétation moderne de la mythique 205 GTI. Chaussée de pneus 205/45, de jantes 17 pouces, la 208 GTI reçoit le renfort du 1,6 l THP 200 ch, associé à une boîte mécanique six rapports courts. Volant cuir, repose-pieds en aluminium, sièges enveloppants, dégradé de rouge et de noir, elle joue sur le double registre du sport et de l’émotion.
* Citroën DS3 cabrio
Citroën commercialisera son cabrio DS3 au début de l’année prochaine. Cette version fait écho à la Fiat 500 et à la Mini. Avec ce modèle, Citroën refait le coup de la C3 Pluriel, la qualité et l’élégance en plus. Assorti à une capote en toile électrique à trois positions d’ouverture, actionnable jusqu’à 120 km/h, le cabrio DS3 offre cinq places et un coffre de 245 dm3.
* Volkswagen Golf
Trente-huit ans d’existence, plus de 29 millions d’exemplaires vendus, la Golf est immortelle. La septième génération maintient le cap en termes de style. Six centimètres plus longue (4,255 m), plus large de 13 mm, 100 kg plus légère que la version actuelle, la Golf VII joue sur le triple registre de l’élégance, de la qualité et de l’efficacité. Cinq moteurs (trois essence et deux Diesel), boîte mécanique ou DSG, tous dotés du stop/start sont annoncés au lancement. Prix : de 17 790 à 28 260 euros (essence), de 22 550 à 30 630 euros (Diesel).
* Opel Adam
Opel se lance à son tour dans l’aventure des citadines chics. L’Opel Adam, commercialisée en début d’année prochaine, se positionne juste en dessous de la Corsa en termes de dimensions. Elle s’attaque directement à l’Audi A1. En option, elle propose un porte-vélo FlexFix quasiment invisible lorsqu’il n’est pas utilisé.
* Opel Mokka
Et un SUV compact de plus ! Complément de l’Antara, le Mokka reprend la plate-forme de la Corsa. D’une longueur d’environ 4,3 m, il se veut à la fois familial et convivial. Il sera disponible en fin d’année en essence et Diesel.
* Toyota Auris
Style plus dynamique, motorisations hybride, Diesel et essence, l’Auris seconde génération apparaît sous un jour plus favorable. Pour appâter le chaland, Toyota commercialise aussi un break baptisé Touring Sports, également livrable en hybride. Par rapport à la première génération, boudée par les Français, l’Auris grandit de 30 mm en longueur mais perd 55 mm en hauteur.
* Ford B-Max
Il succède au petit break Fusion, pratique mais dont le style n’a pas convaincu. Dans l’esprit, il s’oppose à l’Opel Meriva doté de portes à ouvertures antagonistes. Celles du B-Max coulissent à l’arrière. L’absence de pied milieu facilite l’accès à bord de ce monospace qui reprend les codes stylistiques du C-Max. Sous le capot, Ford a glissé son déjà fameux 1 l trois cylindres essence, aussi sobre que performant.
* Range Rover
La quatrième génération de Range fait table rase du passé. Doté d’une structure monocoque en aluminium, le nouveau Range Rover accuse 420 kg de moins que son prédécesseur sur la bascule ! Il affiche une longueur de près de 5 m et dispose de deux motorisations Diesel : 3 l V6 258 ch, 4,4 l V8, 339 ch et une essence, 5 l V8, 510 ch, tous associés à une boîte automatique 8 vitesses. Prix : de 89 800 à 128 100 euros. Une version Diesel hybride sera lancée en fin d’année.
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