Célébration d'un centenaire

Un siècle de jazz

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Publié le 30/01/2017
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Jazz-Original dixieland jass band

Jazz-Original dixieland jass band
Crédit photo : DR

Jazz-Disque Victor

Jazz-Disque Victor

L'aventure commence le 30 janvier dans les studios de la Columbia Gramophone Company de New York. Ce jour-là, l'Original Dixieland Jazz (« Jass ») Band (ODJB), dirigé par le trompettiste blanc de La Nouvelle-Orléans Nick LaRocca (1889-1961), qui se produit depuis la mi-janvier au restaurant Reisenweber's, est invité à enregistrer deux titres pour la maison de disques. Au lieu de graver des morceaux originaux de son répertoire néo-orléanais, l'orchestre préfère présenter deux chansons populaires.

Ce sera un échec, Columbia préférant ne pas publier immédiatement le 78 tours. Par chance, les dirigeants de Victor Talking Machine (RCA Victor) auront plus de flair. Et le 26 février de la même année, Nick LaRocca et ses complices (Edwin Eddie Edwards, trombone, Larry Shields, clarinette, Henry Ragas, pianiste, et Tony Sbarbaro, batterie) se rassemblent aux studios Victor et enregistrent deux titres issus directement du répertoire de la Cité du Croissant, très ancrés dans le ragtime et le stomp, « Dixieland Jass Band One-Step » et « Livery Stable Blues ». La légende est en marche et le jazz officiellement né !

Une musique qui débarquera à Brest à la fin de décembre 1917, dans les bagages de l'armée américaine venue prêter main-forte à la France – des dizaines de milliers de boys tomberont sur les champs de bataille de la Grande Guerre. C'est en effet grâce au lieutenant James « Jim » Reese Europe (1881-1919), chef d'orchestre de la musique du 369e régiment d'infanterie, plus connu sous le nom de Harlem Hellfighters, comptant notamment dans ses rangs le chanteur Noble Sissle, que les Français (d'abord en priorité les soldats de l'arrière) vont découvrir les accents de la musique de jazz.

Naissances iconiques

1917 voit également la naissance de personnages légendaires dans l'histoire du jazz. En premier lieu, celle qui restera à jamais la First Lady of Jazz, Ella Fitzgerald (disparue en 1996), découverte par le chef d'orchestre Chick Webb dans les années 1930 et constituant avec Billie Holiday et Sarah Vaughan la trilogie des Divas du jazz vocal. Puis il y a le pianiste Thelonious Monk (mort en 1982) et le trompettiste John Birks « Dizzy » Gillespie (décédé en 1993), qui furent tous les deux à l'origine du style be-bop, qui a révolutionné le jazz d'après-guerre. Enfin, moins connu, le batteur et chef d'orchestre Buddy Rich (mort en 1987), connu pour sa frappe énergique et véloce.

Par ailleurs, 2017 marquera aussi le cinquantenaire de la disparition (en juillet) du saxophoniste John Coltrane (né en 1926), l'un des rares instrumentistes à avoir su concilier l'insurrection sonore à la perfection technique.

 

 

 

 

 

Didier Pennequin

Source : Le Quotidien du médecin: 9551