Outre l’élégance de son style et l’éclectisme de son répertoire, c’est une dévotion complète à son art de chef d’orchestre et une intransigeance totale vis-à-vis de tout ce qui n’était pas musical qui caractérisent Claudio Abbado (1933-2014).
Extrêmement précoce, il a dirigé les plus grands orchestres européens : le Teatro alla Scala de Milan, le London Symphony Orchestra, les Wiener Philharmoniker, l'Orchestre du Festival de Lucerne, qu’il avait ressuscité, et enfin le premier de tous, les Berliner Philharmoniker, dont il était devenu chef à vie en 1989, succédant à Herbert von Karajan. Cette fonction, il ne l’a pas menée jusqu’au bout. Atteint d’un cancer de l’estomac, il en démissionna en 2002, une première dans l’histoire de l'orchestre.
Avec les jeunes
Après avoir été opéré, Claudio Abbado se consacra à ce qui le passionnait le plus depuis des années, la direction d’orchestres de jeunes musiciens non « professionnels », avec qui il pouvait, plus qu’avec les musiciens des orchestres institutionnels, avoir des échanges fructueux, dénués de toute routine. Il en créa ou ressuscita plusieurs. L’Orchestre de jeunes Gustav Mahler, l’Orchestre Mozart de Bologne, l’Orchestre de jeunes de la Communauté européenne, L’Orchestre de chambre d’Europe, le Mahler Chamber Orchestra et l’Orchestre de jeunes du festival de Lucerne, le Chœur Papageno. Nombre de musiciens des grands orchestres d'aujourd'hui sont passés par cette formation exceptionnelle.
Si le coffret d’EuroArts, un cube luxueusement organisé avec des pochettes individuelles pour chaque DVD, offre une documentation très limitée, la somme des 25 DVD est inestimable. On trouve ainsi plusieurs documentaires, dont les deux réalisés par Paul Smaczny, « Claudio Abbado écoutant le silence » et « Claudio Abbado : Le silence qui suit la musique », de 2003 et 1996, qui retracent magnifiquement le parcours du maestro avec des illustrations issues des archives du monde entier. « Claudio Abbado et les musiciens de l’Orchestre Mozart » raconte l’aventure de la création de cet orchestre de jeunes Bolognais. De même pour le Chœur Papageno avec le film « Shalom ».
Parmi les très nombreux concerts, on retiendra les Europakonzerte que les Berliner Philharmoniker donnaient annuellement dans des villes européennes (Stockholm, Palerme, Berlin), ainsi que les concerts de Nouvel An ou de tournées (Japon en 1994) et le « Requiem » de Mozart salzbourgeois pour le dixième anniversaire de la mort de Karajan en 1999, les Requiem de Verdi (Stuttgart 1896) et de Brahms (Vienne 1997).
Beethoven et Bach figurent dans le coffret avec les symphonies données avec les Berliner et les « Concertos brandebourgeois » avec l’Orchestre Mozart. Sont présents également Debussy, Schoenberg et surtout Mahler, avec deux extraordinaires symphonies (1 et 4) jouées au Festival de Lucerne en 2009, montrant un Abbado amaigri, moins dynamique, mais avec dans les yeux la flamme musicale que toutes ces merveilleuses archives montrent tout au long d’une vie dévouée à la musique.
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