ON CONNAÎT des longévités musicales aussi belles (et même plus impressionnantes), comme celles d’Horowitz, Arrau, Horszowski, Cherkassky, mais pas avec une telle énergie et présence en scène le temps d’un concert. Le long récital Schubert donné par Menahem Pressler en décembre dernier salle Pleyel est avant tout celui d’un grand musicien aguerri. Car deux sonates de Schubert, fussent-elles entrecoupées d’un impromptu de Kurtág, cela représente pour la mémoire (même si la partition est là par sécurité), pour le mental et pour les doigts, un très long parcours. Et le programme plus varié du récital filmé le 23 mars 2011 à la Cité de la musique, que publie Idéal Audience, donne une vision plus large de son talent.
La grande « Sonate D. 960 en si bémol majeur », la dernière de Schubert, est à coup sûr le meilleur fruit de sa maturité. Il en possède toutes les subtilités stylistiques, dans toutes les facettes et aussi, le plus difficile, le don de tenir en haleine sur la durée et l’infinie palette de couleurs et de nuances indispensable pour dépeindre ces passages d’un paysage à un autre, du plus calme au profondément tourmenté. L’andante sostenuto est un de plus bouleversants qui nous ait été donné d’entendre.
Né en Allemagne en 1923, Menahem Presler avai fui à temps pour se réfugier en Palestine et y poursuivre, avec Eliahu Rudiakov, sa formation de pianiste, commencée auprès de l’organiste Kitzel. Il fit après la guerre un début de carrière de pianiste aux États-Unis, guidé par Egon Pétri et Eduard Steuermann. C’est là qu’il rencontra Daniel Guilet et Bernard Greenhouse, avec qui il fonda le Beaux-Arts Trio. Ce dernier survécut à deux changements des cordes et Pressler en fit partie jusqu’au dernier des 6 000 concerts de la formation, à Leipzigen2009.
De ce DVD on retiendra aussi la « Sonate n°31 en la bémol majeur », de Beethoven, et son adagio ma non tropo final d’une intensité crucifiante. Si les « Estampes » de Debussy sont un peu trop disséquées, les pièces de Chopin sont magnifiques de style. Le panache des trois « Mazurkas » de l’opus 7 ne se retrouve plus chez les interprètes d’aujourd’hui et le « Nocturne n°20 » est proprement ensorcelant.
Un récital de piano filmé n’est pas le plus spectaculaire que l’on puisse regarder chez soi mais, même si le pianiste âgé fait beaucoup de grimaces et si ses mains sont très vieillies, ce programme est une archive de grande valeur documentaire et musicale.
1 DVD Idéale Audience (EuroArts).
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