Une nouvelle image de la femme

L’EXPOSITION, qui réunit 200 tirages originaux ou vintage, a été organisée avec la participation de l’épouse de l’artiste, June – elle-même photographe, sous le nom d’Alice Spring –, qui présente des extraits de son film « Helmut by June ».

Après un début de carrière en Australie, Helmut Newton arrive en France en 1957 et travaille pour « le Jardin des modes », « Elle » puis « Vogue ». Dès 1964, il fait sensation avec les photos de la nouvelle collection Courrège : les mannequins sont figés dans des attitudes qui renforcent la coupe géométrique des modèles. Dans les années 1970, les habillés/déshabillés de la collection Saint Laurent présentent une femme androgyne, séductrice et distante, libérée et dominatrice, nue ou en smoking.

Puis il crée le porno chic avec « Femmes secrètes », publié en 1976, et recherche la provocation, qui est, pour lui, « nécessaire à la création de nouveaux effets photographiques ». « Le scandale fut esthétique avant d’être érotique. Je rejette la spontanéité », ajoutait-il. Avec « Nuits blanches », en 1978, le sadomasochisme est à l’honneur, des nus appareillés de prothèses. Il reconnaît adorer la vulgarité, le mauvais goût. « J’ai en permanence dans le coffre de ma voiture des chaînes et des menottes, non pas pour moi mais pour mes photos. » Les « Grands Nus » (sur leurs talons aiguilles) lui sont inspirés par des photos d’identité judiciaire de terroristes allemands. Dans son dernier ouvrage, « Un monde sans hommes » (1984), les femmes sont reines, elles ont conquis le pouvoir. Même dans les portraits – il réalise le dernier de Salvador Dali –, il garde une distance déroutante. « J’aime photographier les gens... surtout quand c’est pour de mauvaises raisons. »

Grand Palais (www.grandpalais.fr), Galerie sud-est, tous les jours, sauf le mardi, de 10 à 22 heures. Jusqu’au 17 juin.