« Ein Deutsches Requiem » opus 45, la plus longue composition de Johannes Brahms, est un outsider de la musique religieuse chrétienne. Alors que Mozart, Verdi, Fauré, Cherubini et tant d’autres ont calqué leurs messes de Requiem sur la liturgie latine classique avec ses « Kirie », « Dies Irae », « De Profondis », « Pie Jesu », « In Paradisum »… obligés, Brahms a opté pour la langue allemande et un substrat littéraire protestant puisé dans l’Ancien et le Nouveau Testament. Plus qu’une messe pour les morts, l’œuvre est un réconfort pour ceux qui survivent et pleurent leurs disparus, un message d’espoir et de lumière tourné vers la vie plus que vers la mort.
Le concert donné dans la Cathédrale luthérienne Sankt Peter de Brème en avril 2018 marquait le 150e anniversaire du Requiem, créé dans sa première version sous la direction du compositeur de 34 ans, en présence de Clara Schumann, le lundi de Pâques de 1868. Le chef estonien Paavo Järvi dirige la Deutsche Kammerphilharmonie Bremen, dont il était le directeur artistique depuis 2004, et le Chœur d’État de Lettonie Latvija. Les solistes sont Valentina Farcas et Matthias Goerne (1 DVD et 1 BR Disc C Major).
Hormis la prestation exceptionnelle du baryton allemand, même si l’on peut la juger trop expressionniste, l’ensemble déçoit un peu par sa froideur. Le chœur letton n’est guère flatté par l’acoustique très réverbérante de l’immense cathédrale allemande, qui brouille aussi sa diction.
On restera donc fidèle à notre version de référence, filmée en mars 1978 au Festival de Pâques de Salzbourg, avec Herbert von Karajan à la tête des Berliner Philharmoniker (1 DVD Deutsche Grammophon). Comme dans l'enregistrement mono légendaire de 1947 avec le Philharmonia Orchestra, Elisabeth Schwarzkopf et Hans Hotter (EMI Classics), le chef autrichien est le seul à réussir à un tel niveau à relier le chœur et l’orchestre avec des interactions miraculeuses.
Dans les deux cas, c’est le Singverein de Vienne, chœur insurpassable dont Brahms fut le directeur entre 1872 et 1875, qui officie. En 1978, Karajan lui avait réservé dans le grand Festspielhaus de Salzbourg une spatialisation toute particulière. Gundula Janowitz et José Van Dam étaient les solistes.
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