QUAND ON ÉVOQUE l’essor du microsillon en Allemagne, c’est immédiatement la prestigieuse Deutsche Grammophon qui vient à l’esprit. La marque hambourgeoise à l’étiquette jaune, avec ses présentations luxueuses, ses stars de la baguette (Karajan), du clavier (Kempff), de l’opéra et du lied (Fischer-Dieskau, Gundula Janowitz) et son lien indéfectible avec le festival de Salzbourg, a dominé le marché international d’un microsillon encore cher et élitiste jusqu’aux années 1980. Mais, en Allemagne, a refleuri en 1960 à Cologne un label dont l’origine remontait à 1925 à Berlin : la mythique firme Electrola. Les interprètes étaient ceux qui faisaient la riche vie musicale dans l’Allemagne d’après-guerre, extrêmement décentralisée, que ce soit dans les théâtres ou sur les radios régionales, qui possédaient toutes leur orchestre et une saison de concerts radiodiffusés, ou même à la télévision. La multinationale EMI a annexé ce label, dont quelques-uns des titres font encore la force de son catalogue, comme le « Tannhäuser » de Wagner de 1960, avec Dietrich Fischer-Dieskau.
Perles fines.
Parmi les rééditions récentes, notre préférence va à « Der Wildschütz », opéra-comique d’Albert Lortzing composé en 1842 et grand triomphe en son temps. Cette œuvre pleine de charme est, dans cet enregistrement de 1963 avec les forces de l’Opéra de Munich, défendue par Hermann Prey, Anneliese Rothenberger et Fritz Wunderlich. L’opéra de Lortzing « Undine » figure aussi à ce catalogue, avec quasiment les mêmes interprètes, auxquels s’ajoute Nicolaï Gedda.
Très recommandables aussi, le « Königskinder » d’Humperdinck (« le Quotidien » du 8 avril), avec Adolf Dallapozza, Helene Donath et Hermann Prey, et un autre petit bijou de l’opéra-comique, « Die lustigen Weiber von Windsor » (le « Falstaff » allemand), d’Otto Nicolaï, avec Gottlob Frick, Fritz Wunderlich et Edith Mathis. « Der Freischütz » de Weber déçoit un peu, car Birgit Nilsson, star wagnérienne à l’époque, n’est pas, en Agathe, dans un rôle qui lui convient, mais Walter Berry et Nicolaï Gedda sont superbes.
Bientôt reparaîtra une version mythique de « la Passion selon Saint Jean » de J.S Bach, disparue des circuits depuis bien longtemps, enregistrée à Berlin en 1961 sous la direction de Karl Forster avec Fritz Wunderlich, Dietrich Fischer-Dieskau, Elisabeth Grümmer et Christa Ludwig. Une aubaine à ne pas laisser passer !
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