Avec 12 tableaux de Vermeer (1632-1675), soit un tiers de son œuvre, l’idée du « sphinx de Delft » isolé est remise en cause lorsqu’il est présenté avec les autres grands maîtres du siècle d’or hollandais (Dou, ter Borch, de Hooch, Metsu…). Ils travaillent tous sur les mêmes sujets, la scène de genre des intérieurs bourgeois, avec des styles et des compositions très similaires et ils connaissent les travaux de leurs confrères.
Qu’est-ce qui fait que Vermeer demeure incomparable ? Une certaine morale, dans « la Peseuse d’or », où le tableau accroché au mur, un « Jugement dernier », appelle à une vie vertueuse. Un sens de la narration, dans « la Lettre », consacré à l’écriture, avec un brouillon jeté au sol. Une approche psychologique, dans « la Jeune Femme assise au virginal », qui dépasse l’allusion galante. La lumière du jour qui s’apparente à celle de la raison dans « l’Astronome et le Géographe ». La Dentellière est une artiste, La Laitière qui fait son pain perdu est une allégorie de la plénitude et de la santé. Et dans ces Pays-Bas réformés à l’apogée de leur puissance économique, le peintre, catholique, place une « Allégorie de la foi catholique » victorieuse face au serpent de l’hérésie.
Comparé à ses contemporains, Vermeer procède par soustraction, simplifiant les compositions et, comme le rappelle Blaise Ducos, commissaire de l’exposition « tout ce qu’il enlève, il le remplace par de la lumière et de l’espace, qui sont les vrais sujets de sa peinture ».
Brutalité et douceur
Autre grand naturaliste, mais cette fois à Rome, le peintre caravagiste français Valentin de Boulogne (1591-1632), très réputé en son temps, ses œuvres étant collectionnées par Mazarin et Louis XIV, qui avait dans sa chambre les 4 Évangélistes, et le pape Urbain VIII, qui lui commanda, honneur suprême, une œuvre pour Saint-Pierre de Rome. Il est à la fois suiveur du Caravage, avec le cadrage serré, le clair-obscur, une tension dramatique, les scènes de joueurs de carte et de cabaret – où il recrute ses modèles –, et original, car ses grandes compositions ont un aspect théâtral, une intériorité psychologique un peu mélancolique (« le Christ et la femme adultère », « David et Goliath ») et des couleurs délicates d’inspiration vénitienne. Une certaine brutalité associée à de la douceur.
Avec les 30 dessins et tableaux de la collection Leiden, celle des peintres de Leyde (Stenn, Jan Lievens, Frans van Mieris, Gerard Dou), Rembrandt (1606-1669), originaire de cette ville, est présent avec 10 tableaux, dont une imposante Minerve et 3 œuvres de jeunesse sur les 5 sens.
Tous les jours, sauf le mardi, de 9 à 18 heures, mercredi et vendredi jusqu’à 22 heures. Jusqu’au 22 mai. Tél. 01.40.20.50.50, www.louvre.fr
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