LA VERSION de « Coppélia », ballet d’après Arthur Saint-Léon, réalisée en 1996 par Patrice Bart pour le Ballet de l’Opéra de Paris, qui possède aussi à son répertoire celle, plus ancienne et proche de l’originale de Pierre Lacotte, que l’École de danse utilise régulièrement pour ses spectacles annuels, a ses admirateurs et ses détracteurs. On peut lui reprocher de beaucoup édulcorer le deuxième acte en supprimant quasiment le personnage de Coppélia. Mais elle transforme Coppélius qui devient un séducteur et gagne une importante part de danse. En se rapprochant de la nouvelle « l’Homme au sable », de Hoffmann, qui l’a inspirée, Bart fait tourner l’intrigue autour de la question de la folie et du passage à l’acte meurtrier. La poupée Coppélia devient une icône que Coppélius, fumeur d’opium et névrosé, contemple et recherche en poursuivant le jeune Swanilda. Édulcoré aussi le personnage de Frantz, qui y perd en épaisseur mais pas en virtuosité.
Bart a créé pour ses deux jeunes personnages une chorégraphie d’une virtuosité extrême, de laquelle les deux danseurs étoile de la jeune génération, Mathias Heymann et Dorothée Gilbert, se tirent à merveille, les deux rôles leur allant comme un gant, autant sur le plan technique que de la crédibilité. Impayable aussi, le Spalanzani – factotum domestique en redingote de Coppélius – dansé par Fabrice Bourgeois.
C’était la dernière occasion de filmer dans le rôle de Coppélius José Martinez, parti depuis à la retraite. Il aborde Coppélius avec une certaine froideur qui va bien au rôle et avec, comme toujours, beaucoup de distinction. L’ensemble de la troupe est admirable, notamment dans les danses de caractère du premier acte, fort bien réglées. Une éclatante soirée avec un Orchestre Colonne en grande forme sous la direction de Koen Kessels
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