Aujourd’hui, la Cnam demande aux médecins d’augmenter l’offre de soins. Ceci sous-entend clairement qu’elle estime qu’ils ne travaillent pas assez. Son directeur Thomas Fatôme et derrière lui, le ministre et les politiques, semble avoir des reproches à faire aux médecins généralistes.
Si c’est bien le cas, il serait bon que tout ce monde fasse preuve d’un peu plus de franchise et de transparence et, dans la mesure du possible, en avançant des chiffres.
Depuis des années, nous sommes fliqués par les caisses. Elles disposent de suffisamment de statistiques pour s’expliquer sur ce sujet.
Il suffirait par exemple qu’elles annoncent quelle est la moyenne de consultations réalisées chaque jour ouvrable par les médecins généralistes, sur le territoire Français et on saurait une bonne fois pour toutes si leurs accusations sont ou non fondées.
Dernièrement, le directeur de la Cnam a dit : « Majorer la consultation d’1,50 euro, c’est une augmentation de 7 000 euros pour les généralistes ». Le calcul est simple à faire.
Cette estimation de gain correspond à une moyenne de 4 666 actes effectués annuellement par chaque praticien, soit 388 consultations par mois et donc à peine 18 actes par jour (sur la base de 22 jours ouvrables). C’est effectivement peu.
La question que l’on se pose : ne se tromperait-il pas dans son évaluation ?
Il est temps de cesser cette hypocrisie politicienne qui consiste à exprimer des reproches sans les expliciter. C’est, du reste, ce qui se passe aussi avec les retraites.
Si ce chiffre de 18 actes par jour est la réalité, les médecins comprendront les requêtes du président Macron et estimeront qu’elles sont justifiées.
Par contre, si ce n’est pas le cas, ils n’accepteront pas que leur demande d’une revalorisation de la consultation à 30 euros après sept années de statu quo soit si difficile à obtenir et surtout soit conditionnée par l’acceptation d’un sordide contrat révélant un chantage qui ne l’est pas moins.
À un moment donné, il faut avoir le courage de ses positions.
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