Coup de gueule, coup de cœur, avis d’expert ou témoignage… La rédaction du « Quotidien » distingue chaque semaine un ou plusieurs commentaires, parmi les centaines postés au fil des jours par les lecteurs internautes.
Les médecins sont en première ligne pour déceler les violences faites aux enfants. Mais ce n’est « jamais facile », rappelle ce lecteur.
Avec la pratique et ce qui se passe autour de nous, mais aussi dans mon entourage proche, je suis de plus en plus sensibilisé en tant que pédiatre aux violences faites aux enfants, qu'elles soient sexuelles, physiques, morales. J'ai peur parfois de passer à côté de quelque chose et il m'arrive de devenir intrusif dans les questions que je pose aux parents (qu'ils soient ensemble ou seuls lors de la consultation), pour essayer d'y voir plus clair, par exemple savoir qui garde l'enfant, comment ça se passe, a-t-il des modifications de son comportement, sommeil, troubles alimentaires, agressivité, baisse des résultats scolaires, isolement, etc.
Je suis en particulier vigilant si constipation, ralentissement courbe de poids, attitude non adaptée lors de la consultation, etc, etc. Les stigmates physiques sont rarement visibles. Jamais facile, l'enfant n'a pas les moyens de parler, il faut lui donner le micro, arriver à trouver le mot juste qui va l'aider à « lâcher » un petit quelque chose, qui va permettre au PS de réagir, d'interagir, d'essayer d'en savoir plus, de déclencher une enquête si besoin, d'appeler le procureur, ce dont je ne me prive pas dès que j'ai un doute. Mais jamais facile.
Dr AP (Strasbourg)
Posté le 20 janvier 2021. Voir tous les commentaires sur le sujet : « Inceste : les médecins sont-ils bien armés pour déceler les abus ?
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