Cinq ans après le début de la pandémie de Covid et plus de trois ans après le début des négociations, un accord est enfin trouvé. Dans la nuit du 15 au 16 avril, les États membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont parvenus à un consensus sur un texte visant à mieux se préparer et lutter contre les futures pandémies. « Aujourd’hui à Genève, les nations du monde ont écrit l’histoire », s’est félicité Tedros Adhanom Ghebreyesus, son directeur général. Le texte doit encore être formellement approuvé lors de la prochaine Assemblée mondiale de la santé, qui débutera le 19 mai.
Au menu, la création d'un « système d'accès aux agents pathogènes et de partage des avantages » (PABS en anglais). Considéré comme un des éléments centraux de l’accord, il vise à assurer un partage équitable des produits de santé tirés de l’exploitation des pathogènes, comme les tests de dépistage ou les vaccins. Les industriels acceptant d’y participer devront mettre à disposition de l'OMS une partie de leur production de produits de santé liés à une pandémie. Les États ont aussi inscrit la « facilitation » du transfert de technologies et de connaissances pour cette production. Point d’achoppement, le caractère volontaire du principe adopté. « Les négociations ont parfois été difficiles et longues », n’a pas caché Precious Matsoso (Afrique du Sud), coprésidente de l’organe intergouvernemental de négociation de l’OMS, avant de souligner que « que la sécurité sanitaire collective est une aspiration à laquelle nous croyons profondément et que nous voulons renforcer ». Également coprésidente, l’ambassadrice Anne-Claire Amprou (France) a renchéri en mentionnant la prise de mesures concrètes de prévention des pandémies, notamment avec une approche One Health. Et d’ajouter : « Il s’agit d’un accord historique en faveur de la sécurité sanitaire, de l’équité et de la solidarité internationale. »
Si la conclusion de l’accord s’est fait attendre, elle intervient dans un contexte d’incertitude sur la réponse internationale, alors que les États-Unis ont annoncé leur sortie de l’OMS. Et le directeur général de l’institution n’a pas manqué de le rappeler. Les États ont « démontré que le multilatéralisme est bien vivant et que, dans notre monde divisé, les nations peuvent encore travailler ensemble pour trouver un terrain d’entente et une réponse partagée aux menaces communes », a-t-il souligné. Si les États membres témoignent aujourd’hui d’une volonté de meilleure préparation, espérons que le grand absent américain n’attendra pas une pandémie pour réviser sa politique…
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