Courrier des lecteurs

Retraite : soyons solidaires, mais justes !

Publié le 17/12/2019

Notre président souhaite changer notre système de retraite car il n’est plus possible d’assurer une pérennité de ce système dans les années à venir.

Il est certain que l’espérance de vie augmente, et dans ce contexte, il est fondamental de repousser la durée de cotisation.

Il y a quelques jours de cela, les parisiens ont dû faire contre mauvaise fortune bon cœur du fait d’une grève quasi-totale dans le milieu des transports.

Dans ce conflit, les agents de la RATP, et de la SNCF ont montré leur détermination par cette action de leur refus de tout changement concernant une éventuelle réforme du système des retraites.

Ces concitoyens en charge des transports partent très précocement à la retraite (55 ans en moyenne). Leurs cotisations personnelles n’arrivent à couvrir que 41 % des pensions reçues (chiffre concernant les agents de la RATP) ; le reste étant à la charge de l’État.

À côté de cet événement, il faut savoir que notre président et son équipe souhaitent récupérer les deniers durement mis de côté par la CARMF ; cela pour assurer une uniformisation du système des retraites, mais aussi pour réduire le déficit des autres régimes.

Est-il normal que les médecins soient « spoliés » de leur tontine (l’ASV) alors que la durée de travail des médecins (eux aussi mouillent leur chemise), comme tout salarié du privé, est de 42 ans ?

Devons-nous accepter de travailler plus, pour financer des régimes déficitaires par la volonté de certaines catégories de personnels qui restent arc-boutés sur des privilèges indécents ?

Pensez-vous que les jeunes générations accepteront d’éponger le déficit d’un système de retraite à l’agonie, et perfusé grâce aux deniers de l’État ? Pour ma part, je pense qu’il faut être juste, et ne pas nourrir une égalité injuste comme le développe Denis Olivennes (1).

Arrêtons de penser à son propre confort, et ayons une vision à long terme sur un système dont le financement ne peut plus être assuré de manière correcte., Nous devons tous faire des sacrifices ; cependant ils doivent être la hauteur du travail fourni.

On ne peut plus accepter le maintien de régimes spéciaux qui grèvent le budget de notre nation ; tout cela pour permettre à certains d’avoir certains privilèges qui ne sont pas nécessairement justifiés. Dans ce contexte nous devons manifester notre colère et notre détermination car, si réforme il y a, il faut que tout le monde puisse jouir des mêmes droits.

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(1) Denis Olivennes. Le délicieux malheur français. Ed. Albin Michel.

Dr Pierre Frances, Médecin généraliste, Banyuls-sur-mer (66)

Source : Le Quotidien du médecin